Comprendre la parade militaire nigériane du 20 mai à Yaoundé

A travers la parade militaire nigériane du 20 mai 2018, le Cameroun a surtout célébré d’une manière forte l’évolution concrète, ces dernières années, de la coopération bilatérale au plan sécuritaire. Cette coopération militaire est un acquis à consolider. Les destins des deux pays sont étroitement liés.

Dans le cahier des souvenirs du 20 mai 2018, il y a en bonne place, cette parade militaire nigériane. Premier temps fort du défilé militaire à Yaoundé, le passage des nigérians a été fortement salué par les personnalités et le public présents au boulevard du 20 mai. Les spectateurs ont assisté à cette chorégraphie exécutée par les 70 hommes qui ont fait le déplacement de Yaoundé pour cette mission.  C’est sur les antennes de la CRTV que les experts des forces de défense camerounaises ont donné quelques explications. Les défilants nigérians ont conçu et construit des figures qui expriment l’amour de l’armée nigériane pour le Cameroun et son armée.

Des invités très spéciaux

A la tribune, trois officiers généraux nigérians étaient l’objet de l’attention des officiels camerounais. A son arrivée à la tribune, c’est à ces trois officiers que le président Paul Biya a réservé ses premières poignées de main. Le Chef d’État Major de l’armée nigérian Tukar Yusufu Buratai et les deux autres faisaient partis des invités spéciaux du Président de la république du Cameroun pour ce 20 mai 2018. Cette invitation, selon nos sources, n’a rien à voir avec le simple rituel de diplomatie militaire. L’État Camerounais est heureux d’afficher les bons résultats de sa coopération militaire avec le Nigeria. Il s’agit, en effet de résultats d’une action concertée entre les leaders des deux pays.

Une satisfaction partagée

 

Cette synergie était perceptible à Abuja mardi 15 mai 2018. Des journalistes camerounais participent à un voyage de presse organisé par le ministère de la défense. En une demi-journée, ils rencontrent trois personnalités : le Haut commissaire du Cameroun au Cameroun Alabandine Abbas,  le colonel camerounais Roger Kuitche et le lieutenant colonel nigérian Mukhtar Sani Daroda. Le premier militaire est l’attaché de défense du Cameroun. Le second, commandant du 7è Bataillon de la Guard Brigade, est le chef du contingent de soldats impliqués dans cette parade militaire nigériane. Aux questions des journalistes camerounais, issus des médias privés et publics, les trois officiels affichent une cohérence de points de vue et une sérénité dans l’approche.

Au delà de la parade militaire nigériane

Ce n’est plus un secret, le Cameroun et le Nigeria ont décidé de travailler ensemble. Sur le front sécuritaire, l’expérience de la guerre contre Boko Haram rassure. L’armée camerounaise a déjà gagné de bons points. Les experts nigérians apprécient son professionnalisme. Les militaires nigérians aussi parlent beaucoup des « men in black » pour nommer les éléments du BIR. Ils ont ainsi eu une contribution efficace dans les diverses opérations de démantèlement des fiefs du groupe terroriste Boko Haram. L’invitation pour la parade militaire nigériane du 20 mai a donc été favorablement accueillie par les autorités nigérianes.

Le Nigéria, le plus grand voisin

La synergie des deux armées dans la lutte contre Boko Haram repose surtout sur un dispositif. La Force Multinationale Mixte a ainsi accéléré les opportunités  de coopération. On évoque aussi une masse importante d’officiers camerounais formés au Nigeria vice versa. Au delà du présent, c’est la également la vision pacifique de la gestion des conflits antérieurs qui s’impose. Cette vision avait notamment préféré la force du droit et du dialogue à une confrontation armée entre les deux pays. Paul Biya avait clairement fait le choix de privilégier l’avenir entre deux pays frontaliers.

Elvis Mbimba

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.