La vérité sur les évènements de Menka

Le ministre de la Communication a donne lundi soir aux journalistes tous les détails sur l’opération qui a permis le démantèlement à Menka par Santa du quartier général de l’une des cellules terroristes aux motivations prétentieusement sécessionnistes qui multipliait des exactions dans la région du Nord Ouest. Les images de cette bataille ont servis ces derniers jours à la propagande mensongère des terroristes. Voici l’essentiel de la communication du porte parole du gouvernement. 

Les investigations menées par les autorités administratives territorialement compétentes ont fait état de l’existence dans les localités de PINYIN, BUCHI et MENKA, de bandes armées, qui projetaient depuis plusieurs mois, de semer la terreur et la désolation au sein de la population, avec en ligne de mire le sabotage de la célébration de la 46ème édition de la fête de l’Unité nationale, le 20 mai 2018.

En réalité, ces groupes d’individus s’étaient installés dans les lieux que je viens d’indiquer depuis près de deux mois, ourdissant en secret leurs différents plans d’attaque. Tirant en effet profit de la suspension de la Brigade de Gendarmerie d’Ashong près de Batibo, les assaillants ont utilisé de nouveaux couloirs de contournement des dispositifs de nos Forces de Défense et de Sécurité, pour installer des cantonnements à part entière.

Véritables bases opérationnelles, ces cantonnements leur permettaient de rayonner sur plusieurs kilomètres en réseaux dynamiques, se livrant ainsi à leurs activités de terreur, d’extorsion de la population, de trafics de drogue, d’enrôlement forcé de jeunes gens et de viols répétés sur des jeunes filles dans différentes localités.

Les terroristes avaient dans un premier temps réussi à gagner la confiance des populations en leur promettant monts et merveilles si elles s’alliaient à leur cause.

Il faut relever que les actions particulières de ces hordes criminelles ont abouti à l’assassinat à Bawok de l’Adjudant-chef ALIME Jean, Commandant de la Brigade de recherche de Bali, et d’un de ses éléments; à l’assassinat de l’élève-gendarme DJEMENA Anatole Fabrice, aux attaques de Batibo, de Widikum et d’Amba, visant à empêcher la célébration du 20 mai dans cette zone.

Le 15 mai 2018, le maire de la Commune de Santa, par ailleurs Chef traditionnel du village de Balligham, est agressé par neuf hommes armés qui, le contraignant à s’asseoir à même le sol, le délestent de la rondelette somme de 300 000 francs CFA.

Ce même jour, d’autres assaillants appartenant à la même bande font subir les sévices de même nature aux Chefs traditionnels des villages Akum et Bamock, emportant avec eux des armes de chasse et des biens précieux.

Le 19 mai 2018, un opérateur économique de la région, le nommé FRU NGU Linus est enlevé par les mêmes bandes qui revendiqueront ledit enlèvement et exigeront le paiement d’une rançon de deux millions de francs CFA pour sa libération. Une opération menée par les Forces de défense et de sécurité permettra à la victime de recouvrer sa liberté.

Le 20 mai 2018, les assaillants procèdent à l’enlèvement du Chef traditionnel de Matazem, localité située à deux kilomètres de Santa, et de ses deux filles, barbarement violées. Il s’agit du nommé FOMINWI Sylvester FONGON, à qui il était reproché par ses ravisseurs d’avoir participé aux festivités marquant la célébration du 20 mai, et de surcroît d’avoir reçu des mains du Sous-préfet, la médaille du mérite agricole.

Le 22 mai 2018, le Fon du village Menka reçoit la visite des assaillants appartenant à la même bande criminelle qui, après l’avoir molesté, emportent son arme de chasse.

Au cours de la même période, quatre jeunes gens dont deux filles et deux garçons sont enlevés, puis relâchés contre le paiement de rançons par les parents.

Deux filles du Président de la sous-section RDPC de PINYIN 5, le nommé Collins Eric NJIMULUH, ont à leur tour été enlevées et sauvagement violées par leurs ravisseurs.

C’est en date du mercredi 23 mai 2018 que les terroristes finissent par s’installer dans un motel situé dans le village de Menka.

Cet établissement appartient à un jeune natif de ce village. Tentant de s’opposer à la prise de force du motel par les assaillants, la mère du propriétaire, une femme du troisième âge, sera passée à tabac par les criminels au point qu’à ce jour, elle se trouve toujours dans un état critique.

Les assaillants prennent donc possession du lieu et en font leur quartier général, à l’intérieur duquel ils détiennent 15 otages.

Les renseignements ayant été remontés jusqu’aux autorités compétentes, une opération spéciale est mise en œuvre dans la nuit du 24 au 25 mai derniers, sous la conduite du Commandant de la Région Militaire Interarmées N° 5, et sous la coordination du Commandant de la Légion de Gendarmerie du Nord-Ouest.

Ladite opération a engagé 30 éléments relevant du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie nationale, de la 51ème Brigade d’Infanterie Motorisée et du Groupement Spécial des Opérations de la Sûreté Nationale.

La progression s’est faite tôt le matin du 25 mai 2018 et la mise en place autour de l’objectif vers 5h30.

Une sentinelle de la bande criminelle s’étant alors aperçue de la manœuvre, a ouvert le feu en donnant l’alerte.

Malgré l’obstination des assaillants, nos Forces sont restées téméraires.

Faisant preuve de sang-froid et de professionnalisme, elles ont dans un premier temps lancé des sommations afin que les terroristes puissent se rendre et qu’ils libèrent les otages. Cet intervalle a duré deux heures.

Au lieu de se rendre, les terroristes ont riposté par l’exécution de cinq otages. Je précise ici que c’est l’un de ces otages tués par les assaillants dont la photo a été manipulée pour être présentée sur les réseaux sociaux comme pendu du fait des Forces de Défense et de Sécurité.

Parmi les terroristes, seul l’un d’entre eux, une femme, a accepté de se rendre, ce qui lui a permis d’avoir la vie sauve.

Les tirs croisés, de nature fichante et seulement sur objectif, effectués par nos Forces de Défense et de Sécurité ont permis de désarticuler le dispositif ennemi et de procéder à l’investigation du bâtiment.

Le bilan de l’opération fait état côté ami, d’un blessé, l’Inspecteur de 2ème grade MODO NAMA Landry, atteint à la cheville par une chevrotine, et côté ennemi, de 27 terroristes neutralisés, un terroriste recueilli, un autre terroriste blessé actuellement pris en charge par la santé opérationnelle militaire.

Cinq fusils à pompe en service seulement dans les unités spéciales ont été saisis, ainsi que 17 armes de guerre et 10 armes de chasse, avec plus de 2 000 munitions, une trentaine de tenues militaires et cinq bérets qui appartenaient aux gendarmes et policiers froidement assassinés par ces mêmes terroristes à Bali, Belo et Batibo.

Cette opération a également permis le retour de plusieurs dizaines de personnes qui avaient précédemment fui la localité du fait de la terreur et des exactions commises par les terroristes.

Voilà donc toute la lumière et toute la vérité sur ces événements qui malheureusement, ont parfois laissé libre cours à de regrettables allégations faisant état de carnage perpétrés par l’Armée camerounaise sur les populations civiles.

Comme on peut le constater, nos Forces de Défense et de Sécurité ont toujours agi dans le strict respect de leurs règles d’engagement et le devoir de défense des Institutions républicaines.

Elles ont, tel que leur vocation le leur prescrit, assuré une fois de plus la protection des personnes et de leurs biens, à l’intérieur des limites territoriales de notre pays.

C’est donc le lieu d’exalter le sens du devoir, de l’engagement, du courage, de l’abnégation, du professionnalisme et du patriotisme dont font preuve nos Forces de Défense et de Sécurité dans le combat qu’elles mènent au nom du Peuple camerounais contre des hordes criminelles, tirant prétexte de revendications sécessionnistes pour installer un climat de terreur au sein des populations et préparer le lit d’une déstabilisation durable de notre Nation.

Aux populations civiles prises en otage par la folie meurtrière de ces criminels sans foi ni loi, le Gouvernement, par ma voix, adresse ses encouragements pour la collaboration qu’elles apportent aux autorités administratives et aux Forces de Défense et de Sécurité qui assurent leur protection.

En tout état de cause, le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, Chef de l’État, Chef des Forces Armées, est plus que jamais résolu à restaurer la paix et la sécurité dans ces deux régions de notre pays, tout en garantissant ces impératifs fondamentaux sur l’ensemble du territoire national.

Je voudrais rappeler à ce sujet les termes de sa déclaration du 30 novembre 2017 à Yaoundé, du retour du cinquième Sommet Union Africaine/Union Européenne :

« Je pense que les choses sont désormais parfaitement claires pour tout le monde. Le Cameroun est victime des attaques à répétition d’une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste. Face à ces actes d’agression, je tiens à rassurer le peuple camerounais que toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardées sur toute l’étendue du territoire ».

 

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