Village de l’unité 2018 : à l’école du vivre ensemble camerounais

Une conférence-débat dont le thème était « Multiculturalisme, unité national et vivre ensemble, une identité camerounaise à consolider » a eu lieu ce 17 mai 2018 à l’esplanade du musée National à Yaoundé.

Présentés comme des experts couronnés au plus haut niveau, les Professeurs Pr Daniel Abwa, historien ; Mathias Owona Nguini, juriste et politologue ; Pascal Messanga Nyamding, enseignant à l’Iric et Pascal Kum ont entretenu pendant plus de 90 minutes, une centaine de personnes, étudiants, chercheurs, politologues, etc., sur la question du vivre ensemble au Cameroun.

Le premier à faire sa présentation, c’est le Pr Pascal Kum, enseignant. Il reviendra durant sa prise de parole sur la sociologie et l’anthropologie du vivre ensemble camerounais.

Après une définition des termes de références, il est revenu sur l’essence même de notre diversité. Indiquant que les changements de statut occasionnés par les mutations politiques qu’a connu le pays sont à l’origine de la diversité du Cameroun.

Le vivre ensemble pour lui présente la cohabitation naturelle qui est né au Cameroun par la force des unions, mais aussi par les recherches culturelles. « C’est un concept qui est né pour évacuer l’embrasement des uns et des autres à vivre ensemble malgré leurs différences ». Le respect de la constitution fédérale

La promotion du bilinguisme, le recul de l’utilisation des langues maternelles au profit du français et de l’anglais sont entre autres les raisons qui matérialisent le vivre ensemble.

Le Pr Daniel Abwa lui, analyse le vivre ensemble sur le plan de sa construction ; une construction nationale. Car les Camerounais ont choisi de vivre ensemble malgré les troubles survenus dans le passé.

« Le Cameroun avant la colonisation n’existe pas. Mais les Camerounais qui vivent dans ce coin de la terre existent et le nom de celui-ci sera donné plus tard. La migration d’un territoire vers un autre qui va entrainer des guerres. Et à l’issue de celles-ci des éléments de vivre ensemble notamment des frontières pour limiter les territoires qui n’excluent pas les uns et les autres. Un lieu sacré exempté de toutes guerres est créé et est à l’origine de la constitution des familles inter territoire. Les enfants nés du mariage qui facilitent le vivre ensemble. L’exogamie permet d’éviter l’inceste. L’esclavage va unir encore plus les uns et les autres. Le commerce donne du poids à cette envie de vivre ensemble car lbesoin de ce que l’autre possède est important.

Malgré la colonisation, les camerounais vont réussir à vivre ensemble. Les colons ne vont jamais acceptés la présence d’une même ethnie au pouvoir et pourtant le génie Camerounais va prendre le dessus et vivre comme une seule communauté.

 Aspects du vivre ensemble

La constitution a toujours intégré cette aspect du vivre ensemble.  Malgré les variations, il est clair que notre vivre ensemble est un des fondamentaux de notre existence.

« Dès le choix d’une acquisition d’une indépendance couplée à l’union de la partie orientale, le Cameroun méridionale accepte de poursuivre son vivre ensemble. Il fait de nous la République du Cameroun », confie Mathias Owona Nguini.

Chocs avec Bokom Haram, debordements Centrafricains à l’est, crise politique dans les régions anglophonnes. Autant de crises qui secouent actuellement le pays et qui pourtant pourraient ne pas hésiter si les uns et les autres se refèrent aux fondements juridico-politico Camerounais. Accords, constitutions, principes nationaux et internationaux, des ratifications, traités etc.  « L’ordre du vivre ensemble est constitutionnelle et légale. Peuple souverain, le Cameroun est un commonwealth qui s’est choisi une appartenance commune », poursuit le Pr.

Valorisation historique

Le Pr Messanga Nyamding n’a aucun doute. Les Camerounais expriment de par leurs actes, une réelle volonté de se remobiliser sur nos valeurs. D’ailleurs il salue la présence de nombreux camerounais à cette conférence dont le côté pédagogique et éducatif pourra à son niveau atténuer la crise qui sévit dans notre pays. Alors qu’il condamne ceux qui n’ont pas compris que la force du dialogue doit être au-dessus de la violence; il appelle à la réappropriation de notre histoire, et aussi à la régulation sociale. Car si les lois ne garantissent pas la cohésion sociale, le vivre ensemble sera biaisé.

« Notre histoire ne commence pas par la colonisation. Car au départ, il y’avait ni francophone, ni anglophone. La réappropriation de notre histoire qui est mal écrite. La crise actuelle tire son origine de du mode éducatif qui reste identitaire à l’époque coloniale », explique-t-il.

Cette conférence sous la modération du Dr Francois Bingono Bingono et le journaliste Anshu Nwenty s’est achevée par un échange. Il a duré une trentaine de minutes.

Jeanne Ngo Nlend

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