Jean Fouman Akame: un bâtisseur discret de la justice

Ce magistrat de haut vol décédé le 13 janvier 2019, fait parti de ceux qui ont contribué à écrire les belles pages de la justice camerounaise, au lendemain de l’indépendance.

Célèbre et très expérimenté Jean Fouman Akame, laisse un riche héritage à la postérité. Pour la nation en général, et le corps judiciaire du Cameroun en particulier, l’ancien membre du Conseil constitutionnel, est un modèle. Tant pour sa discrétion, sa rigueur que pour les loyaux services rendus à l’Etat. En effet, l’homme a été d’une grande influence dans les mutations du système judiciaire camerounais.
Surtout dans la gestion de l’ « Opération épervier » qui permet de lutter contre la corruption en mettant aux arrêts de nombreux détourneurs des fonds publics.

C’était en 1986 alors qu’il était conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de Justice. Il a également relu et annoté le projet du nouveau code de procédure pénale du Cameroun en 2004. En amont, il était l’un des acteurs de la loi de 1990 sur l’avènement des libertés politiques, économiques et sociales. Celui qui combattait le tribalisme, ne mâchait pas ses mots pour dire la loi.

Jean Fouman Akame…un bâtisseur

Servir son pays, un devoir. Ainsi peut se résumer la devise de ce magistrat formé en France et qui décide de rentrer au Cameroun au début des années 60. Après l’indépendance, il répondait ainsi à l’appel de la construction de la mère patrie. Par ailleurs, il fallait combler le vide laissé par les magistrats français. Sa discrétion et son humilité n’ont rien enlevé à l’immensité des œuvres de l’homme. Dans ce sens, Jean Fouman Akame s’est illustré dans la gestion des situations de crise, à l’instar des soulèvements des étudiants vers la fin des années 70. Cela lui a valu sa nomination comme Secrétaire Général du Ministère de la Justice.
Puis, Chancelier de l’université de Yaoundé. Dans le registre des témoignages, Christian Bomo Ntimbane, Avocat au Barreau de Paris qualifie l’illustre disparu de « Haut-Magistrat, Grand Commis d’Etat, aimable et charismatique patriarche ». Pondéré, mesuré, à l’écoute des autres, il a passé l’essentiel de son temps à servir et non à se servir.

@Dieudonné Zra

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