Adna: l’album qui nous unit.

Quatre talents, quatre succès musicaux camerounais sur un seul album. C’est le projet musical « Adna », qui fédère Roger Samnig ( X Maleya), Armand Biyag, Andy Jemea et Final D. L’album a été présenté à la presse le 20 Mars 2019. Un album qui nous réconcilie avec les sonorités agréables.

L’évocation du terme « Adna » va tout de suite puiser dans le nom d’une paroisse célèbre de l’Eglise Presbytérienne du Cameroun. Et l’analogie ne sera pas forcément erronée, car ladite paroisse regroupe en majorité la communauté Bassa du Cameroun. Dans l’étymologie, « Adna » signifie Union. Mais il s’agit d’unir qui ou quoi au juste ?

Il faut poser la question à l’entame de ce CD où tout de suite le titre « Adna » parle aux Bassas. Roger y évoque la grotte de Ngog Lituba et fatalement le devoir de mémoire est ouvert. Doit-on évoquer les Bassas comme peuple unique de cette grotte ? Les artistes eux-mêmes élargissent le champ lexical en citant les Babimbi, les Mpo’o et les Bati.
Adna parle donc aux Bassas et peuples frères. Le chroniqueur culturel Serge Pouth parlera « des peuples qui vont de Douala jusqu’à Ndikinimeki », rendant ainsi la circonscription un peu plus rude. Il faut donc tendre l’oreille à la deuxième chanson « Wo Nyou », avec une phrase qui revient : « Bassa-Mpo’o-Bati vous êtes un peuple béni ».

Cela peut paraître choquant au premier abord, et sonner comme un repli identitaire puéril. Que non ! Joseph Antoine Bell, l’ex international camerounais rappelle que : « Le Cameroun est champion d’Afrique en 1988 avec une équipe nationale essentiellement constituée de Bassas. Ceux qui ont voulu y voir la victoire des Bassas refusent simplement de voir que nous portions des maillots de l’équipe nationale du Cameroun ».

Le débat est donc clos. Surtout avec ce rappel fondamental, qui est celui d’un trait commun aux quatre artistes : Ils ont tous pour modèles Richard Bons et Eboa Lottin. De plus, Final D ( Dika Doualla), rappelle bien à haute voix que son père est Duala et que chanter en Bassa est juste un hommage aux origines maternelles. Andy Jemea, sur le titre « Maman », le 7eme de l’album, rendra hommage à cette maman, en langue…Douala.

L’appel est donc à la réunion et à la réconciliation(6eme titre). La langue Bassa, loin d’être séparatrice, amplifie et extasie simplement le trait d’union d’un peuple qu’on retrouve dans quatre régions ( Centre, Sud-Ouest, Sud, Littoral). Car, la langue Bassa est bien présente à Ngoumou, à Otélé, comme elle est présente près de Kribi. Il faut donc écouter l’album « Adna » comme un appel à l’Union de tous les peuples camerounais. Car les Bassas du Nyong savent aussi que le Nyong coule aussi à Abong Mbang, à Akonolinga et à Mbalmayo. Ceux de la Sanaga lorgneront leurs frères de Monatelé et Nanga Eboko entre autres. Le 4eme titre « Mayega », louange à l’éternel, est le constat brutal et fatal que le Cameroun est un terre bénie. Alors on célèbre avec une reprise du célèbre Julio Iglesias, avec « Carnaval », le titre 2.

Dania Ebongue

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