2019, une année politiquement dense au Cameroun

Le pays a connu une actualité politique très dense marquée récemment par l’adoption d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise, outre la nouvelle aire impulsée au sein des communes.

 

L’adoption du Code général des collectivités territoriales décentralisées. C’est la dernière actualité politique majeure au Cameroun en faveur des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En effet, cette loi définit le statut de l’élu local, des règles applicables aux communes, du régime financier des Collectivités territoriales décentralisées (CTD).

Un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest

Le Code général des collectivités territoriales décentralisées débouche sur l’accord du Statut spécial aux Nord-Ouest et Sud-Ouest.  Et, beaucoup plus d’autonomie pour les collectivités locales. Désormais, ces deux régions disposent d’un pouvoir de consultation dans le cadre de l’élaboration des politiques publiques nationales du sous-système éducatif anglophone. Et, à l’administration judiciaire du sous-système de la Common Law, à la gestion des missions nationales de développement, et au statut de la chefferie traditionnelle. Concernant les organes régionaux, Bamenda et Buea auront droit à un conseil exécutif régional et une assemblée locale, qui seront composées comme toutes les autres régions de 90 conseillers régionaux répartis en deux chambres : la « House of divisionnal représentatives » et la « House of Chiefs ». La première à savoir celles dédiée aux délégués de département sera composée de 70 membres dont le président de l’exécutif régional assure la coordination. La seconde celle des chefferies traditionnelles composées de 20 membres, sera présidée par le vice-président de l’exécutif régional.

Selon le Code général des collectivités territoriales décentralisées, les délégués du gouvernement ne seront plus nommés par décret présidentiel. Mais élus par les magistrats municipaux pour en faire un « super maire ». Les maires auront également plus d’autonomie dans la gestion de leurs ressources. Il leur est cependant exigé l’obligation de résidence. Les membres du conseil de communauté passeront de 6 à 11 par communes d’arrondissement. Lors des travaux du conseil municipal, les délibérations seront valables même si le représentant de l’État n’assiste pas à la concertation.

Grand dialogue national sans exclusive

Tenu du 30 septembre au 04 octobre à Yaoundé, à la convocation du président Paul Biya, le Grand dialogue national a débouché sur d’importantes recommandations. Toutes ou presque allaient dans le sens de trouver des solutions durables à la crise sociopolitique qui secoue le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. L’on a surtout noté dès la fin des discussions, l’arrêt des poursuites pendantes devant les Tribunaux Militaires contre 333 personnes arrêtées et détenues, pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Intégralité des recommandations.

Quelques  ex-sécessionnistes ayant déposé les armes

2000 enseignants pour renforcer l’encadrement dans les universités

Décidée par le chef de l’État, l’opération présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement, vise à recruter les Camerounais des deux sexes titulaires du Doctorat PhD. Ils doivent être âgés de 45 ans révolus au 1er octobre 2019. Pour le compte de l’année académique 2019-2020, la liste d’une première vague de 1000 recrues a été publiée courant décembre 2019 par le secrétaire général du Premier ministre, Séraphin Magloire Fouda. Suivront une vague de 500 en 2020, une dernière de 500 enseignants en 2021. L’objectif étant de doter les huit universités et autres grandes écoles du Cameroun de 6000 enseignants en 2021.

Un an du CDDR

Créé par décret présidentiel, le comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration, conduit par Faï Yengo Francis,a enregistré un bilan satisfaisant en 2019. Au total, 252 ex-combattants se sont rendus. Soit :
– 122 ex-combattants sont accueillis à Mora dans l’Extrême-Nord,
– 70 à Buea, capitale du Sud-Ouest,
– 60 à Bamenda dans le Nord-Ouest.

Ex-combattants reconvertis

En rappel, Depuis sa création, le comité travaille dans l’optique d’amener les combattants de Boko Haram et de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest retrouver le droit chemin.

Message du chef de l’État à la nation

Face à ses compatriotes le 10 septembre 2019 de façon inhabituelle, le président la République a annoncé de grandes mesures. Mais surtout des pistes des solutions au retour à la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Notamment, le Grand dialogue national.

Le président de la République Paul Biya

« Le dialogue dont il est question, concernera principalement la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mais il est évident qu’en cela même qu’il touchera à des questions d’intérêt national, telles que l’unité nationale, l’intégration nationale, le vivre-ensemble, il ne saurait intéresser uniquement les populations de ces deux régions », annonçait alors le chef de l’État.
Ces quelques faits politiques sont loin d’être exhaustifs dans un contexte où le Cameroun sur plusieurs fronts de lutte contre les menaces sécuritaires.

@Dieudonné Zra

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