Dr Anicet Désiré Mintop : « Il n’y a pas de cas de variole du singe à l’Est ».

Le Délégué Régional du ministère de la Santé Publique à l’Est revient sur l’état de veille sanitaire qu’il a déclenché le 13 janvier 2020, après l’annonce d’un décès du à la variole du singe à Ayos, localité voisine de la région de l’Est.

Quelle est la situation dans la région de l’Est aujourd’hui?

Dans la région de l’Est, il n’y a aucun cas de variole du singe qui a été identifié. Le cas identifié était à Ayos, dans la région du Centre. Mais, nous avons des districts de santé frontaliers. C’est pourquoi, nous avons mis sur pied la veille sanitaire. Ceci pour alerter les populations et les personnels de santé et leur dire qu’à côté un cas a été identifié, on doit rester en veille. Car, nous partageons les mêmes environnements, les mêmes forêts… Ce que nous faisons c’est une surveillance épidémiologique, une surveillance à base communautaire et une surveillance par les personnels de santé dans les formations sanitaires.

En quoi consiste cette veille sanitaire?

Nous sensibilisons les populations à travers des conseils pratiques :

  • Il faut éviter tout contact prolongé ou proche avec les personnes infectées
  • Se laver les mains avec de l’eau propre et du savon après tout contact avec une personne qui présenterait certains signes
  • Faire cuire soigneusement toute viande de brousse avant de la consommer
  • Éviter la manipulation des animaux malades
  • Éviter de consommer du gibier trouvé mort.

Au personnel de santé, nous disons de respecter les précautions standards devant tout cas suspect :

  • se laver les mains avec de l’eau propre et du savon, après toute manipulation ou après avoir accueilli un malade qui présenterait les signes de la variole du singe.
  • Aux vendeurs, chasseurs de gibiers et autres, on demande de porter des gants et des équipements de protection pour manipuler les animaux malades.
  • Aussi, toujours se laver les mains avec de l’eau propre et du savon avant et après la manipulation de tout gibier trouvé mort.

Également, nous faisons comprendre aux populations comment reconnaître cette variole. Déjà, nous leur disons que c’est une maladie qui se transmet par manipulation d’un animal infecté. Mais, elle peut également se transmettre de l’homme à l’homme par le liquide issu des boutons, le sang, la salive…

On précise aussi qu’il s’agit d’une maladie qui est caractéristique parce qu’elle se manifeste par l’apparition de boutons sur le corps et sur la paume des mains. Il ne faut pas paniquer, mais plutôt se rendre immédiatement dans la formation sanitaire la plus proche. Toute personne ayant une fièvre suivie d’une apparition de boutons doit être signalée aux personnels de santé.

En cas d’infection, peut-on être soigné?

Oui, il y a une série d’éléments de la prise en charge qui est déclenchée. C’est l’apanage du personnel de santé. Toutes nos formations sanitaires sont en mesure d’administrer les soins nécessaires. Mais, il faut déjà dire que c’est une maladie qui est très contagieuse et nécessite une prise en charge particulière. C’est pour cela qu’on dit aux populations de ne pas s’aventurer : lorsque vous constatez un symptôme, allez à l’hôpital ou au centre de santé le plus proche. Sur le plan clinique, il y a un certain nombre d’actions qu’il faut pouvoir mener. En terme de prévention, mais aussi de désinfection du malade. Pour ce qui est des patients atteints, si la prise en charge est faite à temps, il peut y avoir une réduction des signes de la variole du singe. Dans le cas contraire, la probabilité qu’on puisse le récupérer devient problématique.

Interview menée par la Rédaction

Danielle Mouadoume

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