Oxynnet: la bouffée d’air d’Arthur Zang

A la suite du Cardiopad, le scientifique camerounais vient de mettre sur Oxynnet, une station de production d’oxygène médical connectée pour accompagner les malades de la Covid-19 et d’autres pathologies.

« Après une longue période de travail acharné aussi difficile que passionnant, Himore Medical est fière de présenter officiellement son nouveau produit pour la lutte contre les maladies respiratoires parmi lesquelles le Covid-19 ».
C’est en ces termes que s’est exprimé ce 06 juillet 2020, le camerounais Arthur Zang, le fondateur de la société Himore Medical Equipments alors qu’il présentait, Oxynnet, son nouveau bébé. C’était sur son compte Facebook.
« L’Oxynnet , un système composé de stations de production d’oxygène médical connectées , conçues et fabriquées au Cameroun par nos équipes à qui je dis un Bravo et un Merci particulier », a-t-il poursuivi.

 

 

En effet, le programme Oxynnet (Oxygen National Network) selon ses concepteurs, est un réseau de production d’oxygène médical, qui permettra à chaque hôpital de produire de l’oxygène médical. Ledit réseau est constitué de plusieurs stations de production d’oxygène interconnectées à un même système de contrôle.

 

D’après Arthur Zang, chaque station qui sera installée dans un hôpital, pourra produire de l’air concentré en oxygène à 95% de manière continue à partir de l’air ambiant dont la concentration en oxygène sera de 21%.

Le fonctionnement d’Oxynnet

Tout est expliqué sur le site internet du projet, http://www.oxynnet.com/.
En effet, la station aura besoin du courant électrique et est munie d’un circuit d’alimentation via l’énergie solaire et d’une batterie. Une fois en service, elle démarre la production d’oxygène en continu à un rythme de 60 litres d’oxygène pur par minute.

La sortie de la station est reliée à l’entrée d’un réseau de distribution d’oxygène médical. Ce réseau est constitué d’un ensemble de splits et de débimètres qui permettent de délivrer de l’oxygène au chevet des patients à travers les masques reliés à leurs visages. Des respirateurs peuvent être adaptés à chaque prise du réseau afin de fournir de l’oxygène de manière plus efficace aux patients.
Les différents paramètres permettant de mesurer l’activité de la station sont affichés grâce à des manomètres et des débitmètres sur le panneau de contrôle.

 

Les concepteurs de ce projet précisent d’ailleurs que la station stocke l’oxygène après l’avoir comprimé dans une ou plusieurs bonbonnes, ensuite distribue cet oxygène à l’intérieur de l’hôpital aux différents patients connectés au réseau d’oxygène. « Ce réseau est constitué de plusieurs tubes, de masques, de prises à oxygène et de plusieurs capteurs permettant de mesurer la consommation d’oxygène pour chaque patient du réseau ».
Grâce à une application androïde, il est possible de commander la station à partir de son téléphone portable et donc, de connecter ou de déconnecter un ou plusieurs patients simultanément et sans interruption, de régler le débit d’oxygène de la station, d’observer les paramètres des patients connectés au réseau. Ce contrôle à distance peut se faire à travers un réseau Wifi ou le réseau GSM.

 

Au secours des voies respiratoires

L’infection des voies respiratoires inférieures est à l’origine de plus de trois millions de décès dans le monde (lien de ce statistiques). Et, depuis l’apparition de la Covid-19, plus de 300 personnes au Cameroun ont perdu leur vie à cause des complications liées à ce problème.

Justement, l’un des traitements essentiels dans la prise en charge des patients souffrant de covid-19 et de maladies respiratoires en général, est l’oxygénothérapie lien. Un traitement qui consiste à apporter de l’oxygène médical pur à 95% au patient.
D’après le Dr Elvire B., au Cameroun, l’oxygène médical est uniquement vendu sous forme de bouteille et n’est disponible que dans les hôpitaux de référence et les grandes cliniques. « Pour une heure de respiration, il faut débourser entre 10 000 Fcfa et 15 000 Fcfa. Ce qui n’est pas à la portée de tous », explique le médecin.
On comprend mieux pourquoi, Arthur Zang et son équipe ont choisi de mettre sur pied cette station de production d’oxygène médical connectée.
Le projet Oxynnet a d’ailleurs déjà remporté le concours du PNUD pour la meilleure innovation technologique dans la lutte contre la covid-19 et a obtenu une commande du Ministère de la Santé publique du Cameroun.

 

Jeanne Ngo Nlend

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.