#Tabaski2020: timide célébration à Yaoundé

Contrairement aux années précédentes, les rues de la capitale politique n’ont pas été envahies par les fidèles musulmans à l’occasion de la fête du sacrifice.

 

Il est à peine 16h ce 31 juillet 2020 au lieu dit Rond Point Poste centrale à Yaoundé. C’est jour de fête pour la communauté musulmane et certains éléments de la police nationale dirigent dans le calme la circulation des véhicules. D’autres encore s’assurent que les deux terres pleins centraux ornés de fleurs et autres décorations ne soient pas remplis de monde.

Contrairement aux années passées où l’affluence était au delà des 1000 personnes, on en compte  à peine une vingtaine. Et c’est à peine si l’on aperçoit des vendeurs de gadgets et autres sucreries pour égayer un peu plus la fête.

La circulation saccadée des grands regroupements est bien loin. Pas d’embouteillages, ni de grands bruits. Et même les nombreux  photographes pour immortaliser la journée manque au rendez-vous. Les vendeurs ambulants quant à eux sont invisibles. On dirait un jour ordinaire.

 

Réjouissances publiques interdites

En effet, d’après une note signée le 26 juillet 2020 par Iddy Mama, le président de l’association Culturelle Islamique du Cameroun, aucune réjouissance publique n’a été autorisée en ce jour dans les rues du pays. Et des forces de maintien de l’ordre ont été postées dans les grands carrefours pour s’assurer du respect de cette consigne et de bien d’autres inscrites dans cette note. Et pourtant, l’information n’a pas été enregistrée par tous.

 

 

C’est le cas du couple Oumarou qui, s’est déplacé au complet vers le rond point de la Poste Centrale. “J’ai été surpris d’être interpellé par les policiers qui ont exigé que les membres de ma famille et moi portions nos masques et présentions nos gels hydroalcooliques. Ceci avant de monter par petit groupe sur le gazon et prendre des photos.”, déclare le Chef de la famille composée de 10 personnes. Il poursuit d’ailleurs en disant qu’il ne sait où aller car ici a toujours été son point de repères.

La famille Sani quant à elle, était au courant de cette interdiction de réjouissance dans les lieux publics, mais elle a tenu à faire le déplacement pour en juger par elle même et essayer malgré tout, de s’amuser. “Depuis le début de la pandémie, trop de restrictions sont à observer. Nous commençons à étouffer dans nos maisons avec le bruit que font les enfants. En ce jour de fête, il fallait à tout prix sortir. Et nous l’avons fait.”, explique Ahmadou B., un des membres de la famille.

 

Une question d’habitudes

 

En effet depuis des années, cet endroit comme plusieurs grands carrefour de la ville de Yaoundé, est considéré comme un espace de fête pour tous et donc pris d’assaut par les populations en période de fête . Ça et là, des photos et des vidéos souvenirs peuvent être pris. Tout comme des jeux et des concours de danses sont organisés pour le bonheur de tous.

De nuit comme de jour, le brouhaha fait par les uns et les autres, va faire remplacer le silence des jours sans encombre. Et ceci peut durer plusieurs jours. Notamment 3 pour le cas des célébrations musulmanes.

Les bonnes affaires y ont souvent la côte. Qu’il s’agisse des vendeurs ambulants, des photographes, des dresseurs de chevaux ou encore des griots, tout le monde y trouve son compte.

 

S’adapter aux changements

Cette année malheureusement, il faut tout réadapter pour vivre dans le respect des mesures barrières et éviter la propagation du virus. Hawa M., l’a bien compris. “Nous avons fait venir un photographe à domicile et aménager la cour de la maison, afin que les enfants puissent s’amuser dans le respect de la distanciation et des autres mesures de sécurités. La situation sanitaire dans le pays et même dans le monde n’est pas eu beau fixe, nous devons donc faire attention.”, indique cette quinquagénaire avant de rejoindre les autres membres de sa famille pour continuer la célébration.

 

Jeanne Ngo Nlend

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