Les syndicats des transporteurs du Cameroun menacent de grever
30/10/2017Ils ont notifié le premier ministre Philemon Yang, dans une correspondance le 27 octobre dernier, d’une suspension de leurs activités dans les prochains jours, en cas de réponse défavorable à leur préavis de grève.

Une grève est en bouillonnement dans le secteur des transports au Cameroun. La fumée vient du préavis de grève déposé par les syndicats de transporteurs interurbains dans les services du premier ministre, chef du gouvernement, le 27 octobre 2017. En effet, ils exigent l’annulation pure et simple de la décision du ministre des Transports, Alain Edgar Mebe Ngo’o, signée en date du 25 octobre, suspendant pour une durée de trois mois, des licences ordinaires de transport public des 2e catégories et tous les agréments y attachés, accordés à l’agence de voyages General Express.
Cette décision ministérielle a été prise au lendemain d’un grave accident de la circulation, survenue le 23 octobre, sur l’axe Douala-Yaoundé, précisément au-lieu-dit Maholé. Un bus appartenant à General Voyages Express était alors entré en collision avec un camion faisant une dizaine de morts et de nombreux blessés.
Mobilisés contre l’acte formel du ministre Alain Edgar Mebe Ngo’o, certains syndicats de transporteurs réunis à Yaoundé, font asseoir leur argumentaire sur la loi N° 2011/015 du 23 juillet 2011 régissant les professions de transporteurs routiers et auxiliaires de transport routier. Pour eux, suspendre General Voyages Express revient à compromettre des centaines d’emplois directs ou indirects et donc à hypothéquer la vie de nombreuses familles.
Dans leur correspondance, les signataires du préavis de grève annoncé sur l’ensemble du territoire national, en veulent au ministère des Transports d’avoir pris une décision « arbitraire », dans le cadre de la suspension de « Général Express Voyages », pour une durée de trois mois. On peut ainsi y lire, « Excellence Monsieur le Premier ministre, les textes qui régissent le transport public des voyageurs au Cameroun sont plus que explicites quant aux sanctions à infliger en cas d’infraction. Leur lecture nous amène à lever deux réflexions au regard de la loi numéro 2011/015 du 23 juillet 2011, régissant les professions des transporteurs routiers et auxiliaires de transport routier… ».
Cette décision du ministre des Transports vise certainement à attirer une fois encore, l’attention des responsables des agences de transport quant à l’immensité de leurs responsabilités sur les routes où de nombreux camerounais laissent de plus en plus de vie. État des véhicules, excès de vitesse, mauvais état des routes, moralité et sens civique approximatifs des conducteurs sont le plus souvent pointés du doigt pour expliquer l’irréparable. L’heure est donc à la vigilance maximale pour ne pas en rajouter au climat social quelque peu fragilisé dans les régions d’expression anglaise du Cameroun.