Eau secours des populations centrafricaines
Frontière Cameroun – RCA à Garoua-Boulaï ( Région de l’Est). Les populations vont et viennent des deux pays en toute quiétude. Les mouvements des personnes et des biens se déroulent chaque jour, jusqu’à la fermeture de la frontière à 17h. Pour avoir de l’eau , ces populations centrafricaines sont obligées de traverser la frontière pour se ravitailler à Garoua-Boulaï.
9h du matin. Des camions se garent du côté du Cameroun, à Garoua-Boulaï pour pouvoir traverser la barrière de sécurité après les contrôles d’usage. Les Forces de l’ordre et les douanes passent en revue le contenu de ces gros porteurs qui vont se retrouver dans la première ville de Centrafrique, Cantonnier.
Pour des raisons de sécurité, nous devons nous assurer que les armes, les stupéfiants et autres produits douteux ne transitent pas par la frontière
nous confie un policier en service à la frontière, du côté camerounais. De là, on aperçoit les drapeaux qui flottent dans un périmètre qui appartient aux deux pays.
Les habitants des deux bords circulent en toute liberté. Leur identité n’a pas besoin d’être contrôlée, surtout s’ils sont à pied. Tant que c’est Garoua-Boulaï et ses environs, le contrôle n’est pas strict. S’ils veulent accéder à l’interland, les contrôles sont systématiques
ajoute l’officier de police.

L’afflux et le reflux des populations se fait dans un tourbillon frénétique. Une jeune dame centrafricaine, mariée à un camerounais vivant à Bertoua, veut rendre visite à ses parents résidant à Cantonnier. Elle doit se dépêcher avant la fermeture de la frontière à 17h.
C’est le cas aussi de Gaiüs et de son frère qui transportent des bidons afin de se procurer de l’eau du côté camerounais de la frontière. A Cantonnier malheureusement, l’eau est une denrée rare. Les voisins camerounais en profitent alors pour en faire un business juteux. Parfois, quatre tours sont nécessaires en une journée pour les deux frères, afin de combler les besoins de toute la famille du côté centrafricain.

L’eau est le premier facteur des échanges entre les voisins des deux frontières. Mais il y’a aussi les boissons brassicoles. Elles s’importent de manière artisanale aussi. Un pousse-pousse ou une brouette suffit pour transporter le précieux liquide de jus ou de bière, acheté au Cameroun et revendu parfois deux fois le prix à Cantonnier.
Ainsi va la vie de ce côté de la frontière. Un mot qui ne signifie rien dans la tête de ces individus, qui passent d’un pays à un autre, avec un seul objectif, profiter de la vie!