Yaoundé: croisade d’experts contre la corruption dans le secteur minier
Ce forum international de trois jours sur la transparence dans le secteur minier, mobilise des experts pluridisciplinaires, venus de l’Afrique subsaharienne.
En Afrique subsaharienne, l’exploitation frauduleuse monte de manière exponentielle dans le secteur. De l’avis des experts, la situation est beaucoup plus préoccupante ces dix dernières années. D’où la tenue de ces assises de Yaoundé présidées par le ministre délégué en charge du contrôle supérieur de l’État. En ouvrant les travaux ce mardi 30 janvier, Rose Mbah Acha Fomunda appelle à la surveillance et à la bonne gouvernance dans le secteur. Pour elle, l’exploitation illégale est si profonde qu’il faut vite agir et en synergie.
Contexte
Les chiffres publiés par le Groupe de haut niveau sur les sorties illicites de capitaux en Afrique en 2015 sont évocateurs. En effet, l’initiative coordonnée par l’ancien Président sud-africain Thabo Mbeki, a publié un rapport poignant. Quelques 50 milliards de dollars les sorties illicites de capitaux chaque année en Afrique. Et le principal secteur victime étant le secteur minier. De plus, l’autre rapport parlant est celui de 2016 sur les flux financiers illicites du Centre Africain de Développement Minier. Ce dernier révèle que les flux financiers illicites et les pratiques qui sont contraires à une bonne mobilisation intérieure des ressources dans le secteur minier sont largement répandus. Bref, les résultats des deux travaux de recherche sus évoqués ont permis aux États africains de se rendre compte de l’urgence.
Dès lors, ils ont opté pour la mise en place des mécanismes permettant un contrôle efficace des revenus générés dans le secteur minier. À cela s’ajoute le renforcement des capacités des acteurs étatiques et non étatiques. Par exemple, la Vision du Régime minier africain (VMA) adoptée par les Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine en février 2009. Elle promeut une politique minière basée sur une exploitation équitable et optimale des ressources en vue d’une croissance durable et d’un développement socioéconomique.
Sujets débattus
Ce mercredi, quatre ateliers ont meublé la journée des experts conviés à ce forum sur le secteur minier. Ojectifs : trouver des solutions concrètes. Le premier porte sur la fraude et la corruption dans l’attribution des titres et contrats miniers. Le second est axé sur la fraude et la corruption dans la perception des impôts. Le 3e sur la fraude et la corruption dans le suivi et la mise en œuvre des projets miniers. Le dernier met l’accent sur la fraude et la corruption dans la gestion raisonnée des revenus.
Réactions
Daniel Dumas, Expert canadien en Industries extractives.
« Il faut avoir des encadrements très rigoureux. Une règlementation minière qui permet à l’État de mieux contrôler le secteur minier. L’autre élément, que les gouvernements africains arrêtent de signer des conventions minières qui leur sont défavorables. Par ailleurs, il faut aussi s’assurer que les ministères des mines ont mis en place un système de suivi des activités minières. Il faut également évaluer les minéraux qui sont exportés. De même, un contrôle sérieux de ces minéraux et la quantité exportée pour déterminer leur valeur exacte. »
Pr. Théophile Ndougsa Mbarga, Expert camerounais en Industries extractives.
« Chaque pays doit combattre la fraude en fonction de ses règlements. Il faut donc la prévenir de manière à l’atténuer. Car il n’y a pas de risque zéro. La formation de tous les acteurs de la chaine minière est importante. De l’attribution des titres jusqu’aux contrats, la perception des impôts, le suivi des projets miniers. Donc, cette chaine de valeur nécessite une surveillance accrue. »
Merci CRTV
pouvez-vous me faire parvenir cet article par courriel par courriel pour les archives du projet PASIE qui a financé ce forum
Bien cordialement