Ecole publique d’Ekoudou : Le calme après le drame
Au lendemain de la bousculade qui a entraîné la mort de 4 élèves, l’Ecole publique d’Ekoudou à Tsinga est déserte.
Il est 11h ce matin lorsque nous arrivons à Tsinga. L’Ecole publique d’Ekoudou, subdivisée en quatre groupes, est vide. Le portillon est légèrement entrouvert, ce qui nous permet d’entrer. Toutes les salles de classes sont closes, même la direction. Dans la cour, nous rencontrons deux petits garçons, Mohaman et ses frères cadets. Elèves de cet établissement, ils vivent dans la concession. D’où leur présence dans la cour.
Mohaman, 10ans, revient sur les événements de la veille. « J’étais là quand tout c’est passé. J’attendais mon tour, pour pouvoir assister à la pièce de théâtre. Heureusement, j’étais un peu loin, mais je suis très triste parce que des camarades sont morts ».
Cinq minutes après nous rencontrons le gardien de l’école, Alfonse Yaouga. Il s’entretient avec une délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, venue recueillir des informations.
Le drame
Hier mercredi 21 mars 2018, des représentations théâtrales étaient au programme. Pour avoir accès à la salle (classe de Ce2), chaque élève devait payer 100 Fcfa et recevoir un ticket. Nous apprenons du gardien qu’une première vague était à l’intérieur de la salle, tandis que la vague suivante attendait son tour dans l’escalier. Ceux qui n’ont pas payé se sont vus refuser l’entrée de la salle. Mécontents, ils se sont ainsi précipités dans l’escalier en bousculant violemment ceux qui attendaient leur tour. De cette bousculade, quatre élèves sont décédés, et de nombreux autres blessés.

Ce jeudi 22 mars donc, l’école est déserte. D’abord, parce qu’il s’agit d’une journée pédagogique dont le férié était programmé. Mais aussi, pour besoins d’enquêtes, elle restera fermée jusqu’à nouvel ordre.
Vanessa Onana