Presses privées : les éditeurs réclament une réforme de l’aide publique

Les éditeurs de presses privées ont rencontré ce mercredi 23 mai 2018, des professionnels des médias à Yaoundé. Sujet principal de la rencontre, la réforme de l’aide publique accordée par l’Etat camerounais à la communication privée.

Une heure n’a pas suffi aux journalistes et autres professionnels des médias pour revenir sur les problèmes que traversent actuellement les éditeurs de la presse privée au Cameroun. Entre ceux liés à la distribution, à la fabrication et à l’obtention de la publicité, l’enlisement n’est pas loin.

C’était au cours d’une conférence de presse organisée par la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fédipresse), ce mercredi 23 mai 2018 à Yaoundé.

Lors de son propos de circonstance, Haman Mana, Directeur de publication (Dp) du quotidien Le Jour et Président de la Fédipresse est revenu sur les réalités qui plombent la viabilité d’un organe de presse au Cameroun. Pour lui, à la vitesse où vont les choses, rien de bon ne restera plus dans le secteur. « La presse privée du Cameroun va mal, très mal ; elle est menacée de faillite, elle est en danger de disparition. Si une solution définitive n’est pas trouvée rapidement, la presse crédible va disparaitre au profit de celle qui fait un travail autre qu’informer et éduquer », a-t-il martelé.

Guibai Gatama, Dp du bihebdomadaire Œil du Sahel estime que les responsabilités de ce qui prévaut actuellement dans le milieu de la presse privée ne revient pas uniquement à l’Etat. Et que l’une des solutions serait la réduction de moitié du prix actuel d’un tabloïd.

En tout cas, le discours est le même pour tous les membres de la Fédipresse. La situation actuelle de la presse camerounaise est critique.

Mémorandum

Signé le 23 mai 2016 et adressé au gouvernement camerounais, le mémorandum de la Fédipresse au sujet de l’aide publique a été remis à l’ordre du jour. Ceci suite à la cessation temporaire de parution du quotidien de l’Economie de Thierry Ekouti le 17 mai 2018. Une cessation qui pour les éditeurs de presse, retentit comme une sonnette d’alarme.

Dans celui-ci, les éditeurs de presses réclament

  • L’adoption d’une loi instituant l’aide publique à la presse privée
  • La création d’un compte d’affectation spéciale doté de 5 milliards de Fcfa, arrêté chaque année par le Parlement dans le cadre de l’adoption du budget de l’Etat ;
  • La création d’une structure paritaire Etat-Organes de presse pour la sélection des entreprises devant bénéficier de l’aide publique.

Il est important de rappeler que le 23 septembre 2002, une aide de l’Etat à la Communication privée a été instruite par un arrêté du Ministre de la Communication.  D’un montant de 243 millions, elle est distribuée chaque année et ceci depuis 2003 aux organes de presses et agences de communication.

Jeanne Ngo Nlend

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