René de Gaulle Bagdama est mort
René de Gaulle Bagdama, le maire de Mbandjock a succombé samedi à une longue maladie qui l’a longtemps éloigné de la scène publique. Le chef traditionnel de Ndjore a marqué la vie politique et sociale de la Haute Sanaga. Le pouvoir coutumier en deuil dans la Région du Centre depuis samedi. Un dignitaire parmi les chefs traditionnels a quitté la scène. Sa Majesté René De Gaulle Bagdama Amati tiré sa révérence samedi 23 mai 2020. La maladie qui l’a terrassé ces dernières années, l’a finalement emporté. Un symbole du commandement traditionnel quitte donc la scène après plus d’un demi siècle de règne. Celui qu’on appelait le ” Lion de la Haute Sanaga” a marqué ses contemporains par un charisme exceptionnel qui en a fait un personnage mythique, et même mystique. Sur la route de Nanga Eboko, l’escale à Ndjore s’imposait comme signe de respect à cette personnalité.
Un pilier majeur du RDPC
Il aura occupé le fauteuil de maire pendant plus de 30 ans à la commune de Mbandjock. Il était membre du comité central du RDPC. Ce fut un personnage central dans le microcosme sociopolitique de la Haute-Sanaga. Il avait fait de la fidélité aux institutions, la marque du département. Malgré la diversité sociologique de Mbandjock , le RDPC est resté le parti dominant de la commune de 22 000 habitants. Son état de santé avait fait craindre un affaiblissement dudit parti. René de Gaulle Bagdama a également été DRH de la Sosucam. Comme chef de service du personnel, dans les années 60, il avait mobilisé les camerounais de toutes les régions pour s’installer sur les 889 km2 de Mbandjock en vue du démarrage des activités de cette agro-industrie.
La légende René de Gaulle Bagdama
Son existence reste parsemée d’anecdotes les plus saisissantes. Son trône à Ndjore était recouvert d’une peau de lion et ses pieds reposaient toujours sur une peau de panthère. La légende laisse entendre d’ailleurs qu’un lion rôdait toute la nuit dans sa cour jusqu’au petit matin. Ce patriarche, figure emblématique de la chefferie, aura été un des rares dont le règne n’est pas resté cloîtré dans la camisole réductrice de simple “auxiliaire de l’Administration”. Mais il a véritablement construit le symbole d’une chefferie traditionnelle forte. Sa dépouille a immédiatement été mise en terre, suivant les rituels de la culture Babouté dont il était l’ardent gardien et promoteur.
Paul Alain Abena et Elvis Mbimba