Douala et Yaoundé: manifestations publiques non déclarées interdites
C’est la substance des deux arrêtés rendus publics le 11 septembre 2020 par les gouverneurs du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et du Centre, Naseri Paul Bea.
Interdiction de toute manifestation publique non déclarée jusqu’à nouvel ordre. Telle est la principale information contenue dans les deux arrêtés signés par les gouverneurs des régions du Centre et du Littoral. Au regard de l’actualité politique marquée par les élections régionales à venir, il s’agit de parer à toute éventualité.
Contexte
La publication de ces arrêtés intervient dans un contexte où certains organisateurs des manifestations publiques tendent à fouler au pied les dispositions légales en la matière ou à défier les autorités compétentes.
En effet, après la convocation du corps électoral le 6 septembre 2020 par le chef de l’État Paul Biya, certains partis politiques ont exprimé leur intention de boycotter le processus. Pour eux, face à la crise sociopolitique politique qui secoue le Nord-ouest et le Sud-ouest, « il n’y a aucune urgence à organiser les élections régionales ».
Pourtant, du point de vue de l’offre de paix proposée par le gouvernement de la République, la mise en place des Conseils des régions devra traduire dans les actes le caractère de « statut spécial » accordé aux régions en crise. C’était l’une des grandes résolutions du Grand dialogue national.
Mise en garde
Manifester est un droit reconnu aux citoyens au Cameroun. Seulement, il doit s’exercer dans un cadre légal suivant les principes édictés par le législateur. Par exemple, ne pas troubler l’ordre public ou inciter à l’insurrection. C’est pourquoi l’article 2 des arrêtés des gouverneurs du Centre et du Littoral prévient que « Tout contrevenant aux dispositions du présent arrêté sera exposé aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur ».
Déjà le 7 septembre 2020, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, a martelé lors d’un point de presse que « Tous les fauteurs de trouble, quels qu’ils soient répondront de leurs actes devant les instances judiciaires ».
Au Cameroun, la loi soumet à l’obligation de déclaration préalable de toutes manifestations ou réunions sur la voie publique. Il incombe aux forces de l’ordre, la responsabilité de les encadrer.