Ce Grand Président qu’on veut rapetisser

A travers des faits, Charles Ndongo, DG de la CRTV, montre que le Président Paul Biya est un Grand Président.  Cet éditorial a été publié ce vendredi 6 novembre 2020 dans le magazine SUD’COM.

Élu de Dieu, assurément. Élu de la nation camerounaise, indubitablement. 38 ans déjà qu’il préside aux destinées de ce grand, riche, complexe, admiré et envié pays qu’est notre Cameroun. L’ancien pensionnaire du pré séminaire Saint-Tarcisius d’Edéa et du petit séminaire Saint Joseph d’Akono a très tôt appris de l’Épitre de Paul (ça ne s’invente pas) aux Romains (13.1), « Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu ».

Tout le monde le sait : Paul Biya n’a ni comploté, ni marché, ni marchandé pour accéder à la magistrature suprême. Il a su attendre son heure. Patiemment. Quand d’autres, hier comme aujourd’hui, n’en finissent pas de s’arroger un improbable destin, découvrant à leurs dépens les prédictions de BAUDRILLARD : « tôt ou tard, le réel prend le pas sur le simulacre ». Dans son ascension tranquille vers les cimes du pouvoir, Paul BIYA lui, s’est donné le temps d’arborer cet éthos présidentiel qui fait la différence, sans jamais brûler les étapes, sans jamais succomber à la tentation du syndrome de l’hubris, la maladie du pouvoir, qui happe et finit par perdre ceux qui rêvent éveillés d’être khalife à la place du khalife, dans un triste mélange d’ambitions incontrôlées et de calculs politiques ratés.

                                                                         Le kairos présidentiel

Depuis sa première prestation de serment, le samedi 6 novembre 1982, l’homme du Renouveau étale un art du pouvoir, un sens de l’État, une hauteur de vue, une intelligence des situations et un habilité manœuvrier hors du commun. Plusieurs circonstances de l’histoire de notre pays parfois tragiques, souvent douloureuses et toujours critiques, auront vu Paul Biya mettre en lumière ce Kairos présidentiel.  Pourtant, les épreuves n’ont jamais ménagé cet homme, ne lui laissant même pas le temps d’un état de grâce.

D’entrée de jeu déjà, il doit choisir entre rupture et continuité. Il opte pour une approche programmatique et pragmatique. Dans son discours inaugural, il prévient que la dureté des temps nous commande de la rigueur dans la gestion. Cinq jours après, lors de son premier conseil des ministres, il introduit la notion nouvelle de moralisation des comportements dans ce qu’il appelle « déontologie des hauts responsables publics ». En même temps, lui, bien jeune, 49 ans, jette son dévolu sur un Premier ministre encore plus jeune, Maïgari BELLO BOUBA, 35 ans, là où une autre école lui suggérait des profils plus âgés et rompus, au risque d’en faire un contrepoids à son autorité souveraine naissante. Quant à son premier Gouvernement, il ne subit que des changements très mesurés !

                                                                  La tentative de putsch 

Deuxième point de bascule, la tentative de coup d’état du vendredi 6 avril 1984. Un quarteron d’officiers nostalgiques d’un système de privilèges tente de renverser les institutions républicaines. Quand dans son entourage, certains appellent à une véritable vendetta, Paul Biya, délivre coup sur coup trois messages d’apaisement. Dans celui du 17 avril, il incarne parfaitement le Père de la Nation qui calme autour de lui les ardeurs vengeresses, balayant au passage tout amalgame entre « quelques soldats perdus », ce sont ses mots, et une certaine communauté. Attention à l’Histoire…

                                                                  Les années de braise

Troisième moment critique, les années de braise alimentées par l’irruption des colères de la transition démocratique. De part en part, en Afrique, souffle un vent de « dégagisme » porté par un artifice passe-partout, -comme aujourd’hui l’alternance ! – la conférence nationale souveraine. Il s’agit, en réalité, d’un raccourci visant, prétendument, l’installation d’un nouvel ordre démocratique. Paul Biya a la clairvoyance de refuser net : « la conférence nationale, martèle-t-il un inoubliable 27 juin 1991, du haut du perchoir de l’Assemblée nationale est sans objet pour le Cameroun ». Visionnaire, il a épargné au Cameroun le cycle de l’instabilité chronique qui a fait son lit dans nombre de pays passés par la case conférence nationale souveraine. A la place, Paul Biya offre une solution unique : la conférence tripartite du 30 octobre au 13 novembre 1991. Elle aura le mérite d’éteindre les incendies allumés par une opposition désorganisée et mal inspirée.

                                                               Le différend de Bakassi 

Autre moment clé, le conflit frontalier avec le Nigeria. Dans ce différend portant sur la presqu’île de Bakassi, le président de la République a confondu mauvais conseillers de l’ombre et faux amis du Cameroun. Ainsi il n’a suivi ni les boutefeux qui voulaient faire le coup de feu avec le Nigeria ni certains de ses homologues qui le poussaient à un mauvais arrangement, forcément au détriment du Cameroun. Le Chef de l’État a choisi la force du droit incarnée par la justice internationale contre un prétendu droit de la force. La sage voie politico-judiciaire empruntée a conduit au transfert de souveraineté de Bakassi au Cameroun, le 14 août 2008, avec à la clé un double avantage : obtenir un règlement élargi à toute la longue frontière Cameroun/Nigéria et éviter une guerre à rebondissements incessants et ruineuse entre deux pays qui ont tout à gagner en renforçant leur coopération.

                                                                    Boko Haram

Un autre épisode aura montré et démontré que Paul Biya voit toujours loin, et voit toujours juste : la guerre contre BOKO Haram qu’il déclare officiellement le 17 mai 2014, du haut du panel de la conférence de Paris sur la sécurité au Nigeria. Une décennie avant, le 25 juillet 2001, le Chef de l’État, Chef des Forces Armées opère une réforme en profondeur des Forces de Défense à travers les 21 décrets adossés sur le triptyque : modernisation, rajeunissement et professionnalisation. Sur le coup, certains n’y voient que l’écume des vagues. Or, la lame de fond est là. Paul Biya, en Chef d’État stratège anticipe sur les menaces protéiformes et la guerre asymétrique qui vont déferler sur le Cameroun par les assauts de Boko Haram à l’Extrême-Nord, les incursions des soldats en errance, de la rébellion centrafricaine à l’Est, les razzias des coupeurs de route dans tout le septentrion.

C’est cette armée qui a fait peau neuve avec des unités d’élites qui font la fierté nationale. Le plus éclatant de ses faits d’arme est de n’avoir point permis de céder le moindre centimètre du triangle national à des hordes barbares qui, mentionnons-le au passage, auront infligé des humiliations retentissantes à d’autres forces régulières dans plusieurs pays africains. Certains esprits maléfiques après avoir secrètement espéré le pire pour notre pays reconnaissent, bon gré mal gré, du bout des lèvres, les mérites de l’Armée camerounaise en se gardant bien de tresser des couronnes au chef des Forces Armées, Paul Biya qui en définit la doctrine et ne lésine pas sur les moyens de leur efficacité.

                                                     Un Grand Président

Paul Biya a montré à suffisance, comme l’écrivait, le Président français Georges POMPIDOU, « qu’il ne suffit pas d’être un grand homme, il faut l’être au bon moment ». Assurément, le Chef de l’État l’a encore été face à la gestion de la crise socio-politique dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour sauver l’unité de notre pays, menacée comme jamais auparavant, il a déployé sa science du pouvoir jusqu’au point d’orgue du Grand Dialogue National dont la mise en œuvre méthodique des recommandations nous rapproche chaque jour un peu plus du retour à la normale. Après avoir gagné la guerre contre les illuminés séparatistes d’un État chimérique, le Gouvernement est dans une dynamique irréversible pour gagner la paix. La tragédie infanticide du 24 octobre dernier à Kumba, malgré la terrible meurtrissure qu’elle a laissée dans nos cœurs, n’y change rien, fondamentalement.

                                                               La pandémie de COVID-19

Autre illustration d’une vista incomparable, la gestion de la pandémie du covid-19 qui terrasse toutes les Nations du monde. Dans cette bourrasque planétaire le Cameroun n’a pas mis genou à terre. Au plus fort de de cette crise sanitaire sans précèdent, plusieurs dirigeants des pays du tiers monde, dans un suivisme moutonnier, ont opté pour le confinement général, à l’image des grandes puissances, sans en avoir les moyens, notamment l’instrument monétaire qui permet d’actionner la planche à billets pour subventionner à tout va. Paul Biya, perspicace, nous a épargné un dilemme existentiel : mourir de covid-19 ou mourir de faim.

                                                                  Il reste le Grand Président 

Tel est ce Grand Président que certains s’échinent à rapetisser. Non, Non et Non : Paul BIYA n’est pas le dictateur, le satrape, le sanguinaire, le génocidaire que peignent les réseaux sociaux dans un intolérable déferlement de haine. A l’extrême opposé de ces affabulations mensongères, Paul BIYA est le Grand Homme qui a dit à Yves MOUROUSY le 21 juillet 1990, sur Radio Monté Carlo (RMC) qu’il veut entrer dans l’histoire comme l’homme qui a apporté la démocratie et la prospérité au Cameroun. Il est davantage ce Grand Président qui dans une divine inspiration, déclarait ceci au cours de la même interview : « Les peuples veulent la liberté et si vous voulez rester au pouvoir, il faut donner la liberté aux gens. »

Sur le Grand Président

Par ignorance atavique ou par un clanisme ethno-fasciste, les enragés du Net se refusent à décoder et à comprendre ce Président. Voulez-vous en cerner le logiciel de gouvernance ? Commencez par vous référer à son livre programmatique : « Pour le libéralisme communautaire » (Edition All Acces Favre, 165 p).

                                                                          Paul Biya n’a pas changé

Qu’on se rassure, en tout cas : Paul Biya n’a pas changé. Décontenancé par sa science du pouvoir, une génération d’illuminés médiocres s’attaque à cet homme de légende dans une surenchère névrotique. Ils ne brandissent que la crise des valeurs. Soit. La corruption ? Peut-on valablement faire porter à ce président les dérives de certains ? Qui ignore que Paul Biya lui-même est porté par l’élévation spirituelle, loin de l’accumulation ostentatoire de certaines sommités engluées dans les feuilletons politico-judiciaires des biens mal acquis. Ceux qui se découvrent une vocation de Robin des bois enragent de n’avoir trouvé aucun bien mal acquis dans le patrimoine de Paul Biya. Même pas un guéridon.

Le tribalisme ? N’y cherchez pas l’homme d’État dont le discours du 11 juin 1983 au terme de sa toute première tournée des provinces balisait sa haute idée de la Nation : « si assurément je suis né dans le Centre-Sud par la force des choses, je suis le Président de tous les Camerounais ». N’ayons pas la mémoire courte au point d’oublier le tout jeune Président qui, prophétique, déclarait le 08 décembre 1984 à Douala : « le Cameroun sera uni ou ne sera pas ! ».

                                                                        L’homme du consensus

Jamais il n’a dérogé à cette ligne de conduite d’un Cameroun multiculturel où toute velléité d’hégémonie ethnique est vouée à l’échec. Dans ce landernau politique qu’il domine allègrement, le Président de la République incarne à merveille ce consensus à l’école duquel tout prétendant à sa succession devrait s’inscrire. Là se trouve le secret de sa longévité. Pour le moment, le record se situe à 38 ans !!! Se souvient-on que certains ne lui donnaient pas six mois à la tête de l’État ? Il conduit à bon port le navire Cameroun, se jouant des récifs et des vents contraires. On comprend tout le sens de sa saillie, au Palais de l’Unité devant le Président français François HOLLANDE le 03 juillet 2015 : « Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure au pouvoir qui peut ». Durer ! Encore faut-il déjà y arriver.

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