Roland Julien Ntsa : « c’est une fierté de succèder à Manu Dibango.»
Promoteur du groupe Africa Smile dont la proposition a été retenue comme hymne de la CAN TOTAL 2021 qui se disputera au Cameroun à partir de janvier 2022, Roland Julien Ntsa nous a ouvert les portes de son groupe et nous a révélé les mystères autour de la conception de cette chanson.
C’est quoi Africa Smile ?
Africa Smile est un groupe que j’ai créé quelques temps après le lancement d’un concours. Mais le nom vient d’une association dont je suis promoteur et qui est légalisée. L’idée de faire sourire l’Afrique face au monde m’a séduit. Pour le reste j’ai rassemblé des adolescentes et quelques enfants sur la base de leur talent et surtout en tenant compte de leur volonté à relever le défi qui se posait à elles. Tout de suite, tout a démarré sans souci.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cette chanson pour la CAN ?
La chanson, je l’ai pensée en tenant compte du contexte camerounais. Nous aimons le foot. Chez nous tout le monde est joueur, coach, arbitre, entraîneur etc. Chez nous, nous avons soif de victoire. Chez nous le foot unit les émotions. Alors, on est fou de foot. Du coup c’est en même temps une chanson de souhait de bienvenu, mais aussi une mise en vitrine du Cameroun et surtout un message à faire du foot, un instrument fédérateur des peuples, une unité dans la diversité
Est-ce votre première fois de participer à ce type de concours ?
On dira que oui c’était la première fois. Mais il faut dire que j’aurais pu concourir lors du Chan, mais je n’ai malheureusement pas eu l’info.
Quand vous avez fini de concevoir votre chanson, pensiez-vous avoir des chances ?
C’était un concours, et le concours n’est ouvert qu’à celui ou celle qui sent les compétences. La chanson a été écrite en tenant compte des termes de références édictés par le COCAN, et donc il fallait que le texte comporte toutes ces exigences, au-delà de la touche personnelle qui m’est propre. Maintenant, en se rappelant qu’il s’agissait du foot et que l’Afrique le célèbre en chanson dansante, alors on y a ajouté du rythme dans le bus de susciter l’émulation des supporters. A partir de ce moment, j’étais confiant.
Quand vous avez vu les propositions des autres candidats avec des monuments de la musique comme George Seba, n’avez-vous pas paniqué ?
J’ai ceci de particulier que je suis quelqu’un qui aime les challenges. Du coup, j’avais confiance au talent du groupe et à la puissance du son. Je me suis mis dans la peau des supporters, étant par ailleurs un grand supporter et amateur de foot. Donc je n’ai pas eu peur ce d’autant plus que je savais que la concurrence devait être rude avec des monuments de la musique camerounaise.
Quel a été votre réaction lors de l’annonce du résultat final ?
Malheureusement, nous n’avons pas pu suivre en direct. Nous étions dans la loge. Ce sont les téléphones qui nous ont renseigné. Explosion de joie parmi l’équipe. Satisfaction totale.
Ça fait quoi de savoir qu’on est celui qui a conçu la chanson officielle de la plus grande compétition sportive d’Afrique qui se joue dans son pays ?
J’avoue que la fierté c’est surtout de savoir qu’on succède à Manu Dibango qui a écrit et chanté l’Hymne de la CAN 1972 qui s’est déroulée au Cameroun. Pour le reste, je crois qu’il y a de quoi être fier. Heureusement je garde vraiment la tête sur les épaules, ce d’autant plus que les moments des vraies sensations arrivent en janvier.
Quel symbole avez-vous mis derrière votre chanson ?
Le plus grand symbole de cette chanson c’est l’image d’une jeunesse camerounaise pétrie de talent qui a juste besoin d’un peu de moyens et d’opportunité. Le Cameroun est un réservoir de talent. Il faut les exploiter. J’ai vu ces enfants si joyeux après le verdict, promettant de se remettre au travail pour corriger les manquements du live. Et je puis vous dire qu’elles le font déjà depuis cette semaine, même à mon insu.
Propos recueillis par Ulrich SIMO