#Examens2021 : les déficients visuels décomplexés face aux épreuves
À Yaoundé, ils composent sereinement leur baccalauréat au centre unique du lycée bilingue de Nkol-Eton.
P. M. est une jeune déficiente visuelle, candidat au baccalauréat A4 espagnol. C’est avec témérité qu’elle accepte de répondre aux questions des journalistes, entre deux épreuves, ce mercredi. « Contrairement à certains qui ont honte de leur handicap, moi j’ai choisi de poursuivre mes études. Je souhaite partir à l’université pour faire lettres bilingues. Et après, réaliser mon rêve qui est celui d’être traductrice-interprète ».
Et ses rêves, elle se donne tous les moyens de les réaliser. Âgée de 19 ans, P.M n’a jamais repris de classe. Pourtant, elle est née avec de sérieux problèmes visuels. Dès ses débuts à l’école, elle a su rapidement s’adapter à sa réalité. « Mon handicap ne me dérange en rien. J’étudie normalement, je recopie mes leçons comme il faut. On m’a toujours fait comprendre que je dois m’adapter, et je le fais sans souci », assure-t-elle.
Éducation inclusive
On ne parle pas beaucoup d’eux, et pourtant, leur parcours scolaire déjà assez particulier doit être salué et encouragé. Ces élèves avec un handicap, qu’il soit visuel, auditif ou moteur, ont en effet un effort supplémentaire à fournir pour suivre leurs cours et valider leurs examens.
En avril dernier, le ministère des Affaires Sociales organisait avec la Cameroon Baptist Convention health services, la campagne « Tirer la sonnette d’alarme 2021 ». Parmi les conclusions, la création de 69 établissements scolaires pilotes développant une approche d’éducation intégrative et des mesures préférentielles accordées aux enfants handicapées. Mais aussi, à ceux nés de parents handicapés, en matière d’éducation adaptée à leurs types de déficiences.
D’après une étude de l’Institut National de la Statistique (2011), les personnes handicapées représentent 5,4% de la population camerounaise.
Vanessa Onana