Pourquoi le poulet est si rare?

Dans les marchés, les prix grimpent. Pour les éleveurs, entre les pousseurs qui se font rares et le coût de l’élevage, il faut malgré tout parvenir à faire des bénéfices.

 

Au Cameroun, rares sont les éleveurs de poulets qui disposent d’incubateurs, pour produire eux-mêmes leurs poussins. La majorité se ravitaille auprès des vendeurs de poussins, qui eux-mêmes s’approvisionnent en grande partie au Nigeria, Gabon… Pour Nathalie Nyangono, propriétaire d’une ferme, c’est là le premier problème.

« La fermeture des frontières à cause de la pandémie de Covid19 est venue totalement perturber le marché. Les vendeurs de poussins sont obligés de jongler avec le peu qu’ils ont ici. Du coup, le poussin qu’ils vendaient habituellement à 600f, coûte maintenant 800f », se plaint-elle.

Élevage

Les éleveurs préfèrent acheter les poussins d’un jour. Ceci leur permet de suivre eux-mêmes l’évolution de leur volaille. Et assurer tous les soins nécessaires. « La première chose que je leur donne, une fois dans la ferme, ce sont des produits anti stress que je mets dans leur eau de boisson. Mon livreur vient de Bafoussam, donc ils subissent un long voyage et le stress peut les rendre malades. Ce traitement dure trois jours », confie Nathalie.

Dès le troisième ou quatrième jour, les poussins reçoivent leur première dose de vaccin, toujours dans leur eau à boire. Là, il est question de prévenir d’éventuelles maladies et difficultés respiratoires. Ils recevront trois autres doses à la fin de leurs première, deuxième et troisième semaine de vie. Et à côté, divers autres médicaments.

Les trois premières semaines sont en effet déterminantes pour le poussin. Son encadrement est particulier. La poussinière, dans la ferme, doit être désinfectée avec soin avant son arrivée, durant à leur près trois semaines. En ce qui concerne la gestion de la température, de nombreux éleveurs préfèrent mettre dans la poussinière un feu de bois, qui ne s’éteindra pas avant vingt -et-un jours.

Nutrition

Ici également, elle dépend de l’éleveur. Il peut fabriquer lui-même les aliments, ou en acheter dans une provenderie. Nathalie, elle, fait le choix de l’achat. « J’ai actuellement 350 poussins. En vingt-et-un jours, ils consomment sept sacs de 50kg de provende. C’est à partir de quarante cinq jours que le poulet est mangeable. Donc, j’ai encore un peu plus de sept sacs de provende à leur acheter », relève la fermière.

A cet âge, le poulet pèse en moyenne 2,5 à 3kg. Les plus gros, dans les 4 à 5 kg, sont nourris pendant environ deux mois.

Commercialisation

Une fois la volaille assez nourrie pour être consommée, on peut penser à la vente. Beaucoup d’éleveurs livrent à leur tour les poulets dans les marchés. Mais avant, un calcul minutieux de fait pour déterminer le prix de vente. Durant l’élevage, toute dépense est notée. L’achat du poussin, des vaccin, de la provende et des autres produits indispensables etc.

Tous sont unanimes sur un point : le bénéfice par poulet doit être d’au moins 500f. Dans les marchés, les vendeurs espèrent eux aussi avoir une marge de bénéfice, pour pouvoir s’en sortir : entre 300 et 500f, selon la grosseur de la marchandise.

Vanessa Onana

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