Bac tchadien: comprendre la ruée des candidats camerounais
Par peur de l’échec au baccalaureat camerounais ou suite à de nombreux échecs, beaucoup d’élèves vont vers les pays africains où le baccalauréat serait plus accessible.
Solange Zoa, la trentaine entamée, est titulaire d’un baccalauréat centrafricain. Il y a bientôt quinze ans, elle a fait le choix de partir présenter l’examen à Bangui. « Il y avait la peur de reprendre la terminale et à l’époque je voulais voyager pour l’Occident. Il se disait que ces bac ( Centrafricain et Tchadien) valaient mieux que celui Camerounais à l’étranger. Avec le bac camerounais on devait d’abord passer en année préparatoire alors qu’avec les autres non ».
La phobie d’un échec semble être un mobile suffisant pour que certains préfèrent affronter le baccalauréat ailleurs. Comme Solange, Nadine K. a opté pour le baccalauréat tchadien (lien) . Pourtant, elle aussi avait déjà passé avec brio l’examen probatoire, l’année précédente. « Pour dire vrai, j’ai eu peur d’échouer pour la premiere fois de ma vie. Je ne voulais pas de tache à mon parcours scolaire qui était jusque là sans faute », justifie-t-elle.
Examen probatoire
Il faut le dire, l’examen probatoire, en classe de Première, continue d’être un sujet de stress pour les élèves camerounais. Surtout qu’il a la réputation d’être l’examen le plus difficile. C’est très souvent là que beaucoup abandonnent leurs études secondaires, las de multiples échecs.
Les plus persévérants, eux, choisissent de jouer le joker : basta le probatoire, et cap sur le Tchad ou la Rca qui n’exigent pas d’avoir passé cet examen. « J’ai fait le probatoire A4 trois fois sans succès. Ma mère voulait que je parte en faculté de droit pour faire une Capacité. Mais heureusement j’ai voulu tenter une dernière fois, ailleurs. Et là j’ai eu mon baccalauréat d’un coup, j’en suis fier ».
Vanessa Onana