CONAC: une rentrée scolaire sans corruption

La Commission nationale anti-corruption (CONAC) entend sensibiliser les apprenants au respect des biens et actes responsables. Le coup d’envoi a été donné le 18 août 2021 au  lycée bilingue de Deido à Douala.

 

 

Au Cameroun, il est rare de trouver des secteurs où la corruption n’est pas encrée dans les pratiques. Comme les administrations publiques ou privées, les problèmes fonciers, l’accès à l’emploi ou la promotion, les marchés publics, les établissements scolaires sont également concernés par cette gangrène qui tire l’économie nationale vers le bas. L’on entend souvent « des fuites d’épreuves », « Business des notes », « On va régler ça à mon bureau ». En effet, il s’agit des expressions qui dénotent des signes de corruption en milieu scolaire. D’où la campagne de sensibilisation des tout-petits que vient de lancer le président de la CONAC, le Révérend Dieudonné Massi Gams au lycée bilingue de Deido, région du Littoral. Elle est placée sous le thème: « Rentrée scolaire 2021-2022 sans corruption ».

Choix de la région

Selon le président de la Commission nationale anti-corruption, le choix de la région du Littoral et du département du Wouri pour cette campagne de sensibilisation est lié au déséquilibre entre l’offre en infrastructures d’accueil et la forte demande toujours croissante. Car la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest entraîne des déplacements des apprenants vers Douala. Pour le président Dieudonné Massi Gams, cette affluence accrue en matière d’inscription peut « pousser aux pots-de-vin, aux trafics d’influence, aux abus de pouvoir ou de fonction, à l’extorsion, au détriment du mérite et du respect des règles qui gouvernent les inscriptions et les réinscriptions scolaires ».

Déroulement de la campagne

Cette campagne de rentrée scolaire sans corruption en deux phases, sera élargie aux neuf autres régions du Cameroun. La première phase consiste à la sensibilisation via la pose d’affiches et de plaques anti-corruption dans les établissements scolaires. C’es en conformité avec l’article 13 du texte organique de la CONAC qui lui confère une mission « d’éducation et de sensibilisation du public à la lutte contre la corruption » à travers des actions concrètes. Quant à la seconde phase, elle sera répressive. « Il sera question de recueillir toutes les dénonciations, d’effectuer les recoupements nécessaires et mettre à la disposition de la justice les personnes reconnues coupables des faits dénoncés », martèle Dieudonné Massi Gams. Dans ce sens, la CONAC lançait le 9 février 2021 à Yoko, une campagne de promotion de l’intégrité baptisée « Ce qui ne t’appartient pas, n’y touche pas ».

Quelques chiffres…

D’après une étude menée par la CONAC dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption élaborée en 2010 et validée par le gouvernement et les partenaires techniques en 2011, la corruption de situait 7,16/10 dans le secteur éducatif. Soit:

– 6,4/10 pour l’Education de base;

– 7,5/10 pour les Enseignements secondaires;

– 7,8/10 pour l’Enseignement supérieur;

– 7,57/10 pour la Formation professionnelle. Les facteurs qui expliquent ce niveau élevé de corruption sont nombreux. Par exemple, le monnayage des recrutements, les promotions, les affectations et nominations, le monnayage des notes, le harcèlement sexuel, la vente des épreuves, les fausses certifications, la falsification et la réduction des âges, le trafic d’influence, la tricherie, le rançonnement des candidats, la mauvaise gestion des frais d’APE, et la présence des établissements clandestins.

Dieudonné Zra (@zra_dieudonne)

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