Les cybercafés résistent à l’épreuve du tout numérique

Malgré le développement de l’Internet mobile, certains tenanciers de ces espaces de travail en ligne parviennent à joindre les deux bouts.

 

 

Finie l’époque de l’effet de mode où les cybercafés faisaient l’objet de curiosités de presque toutes les catégories sociales. En effet, ces espaces de travail ont fait leur apparition par exemple à Yaoundé et Douala en 1997. Par jour, ils recevaient en moyenne 100 clients et une heure de connexion pouvant coûter 500 à 1000 Fcfa. Étudiants, travailleurs et autres adeptes des relations sentimentales à distance se bousculaient alors aux portes de quelques rares cybercafés disponibles. « Je pouvais faire une recette d’au moins 60 000 par jour mais aujourd’hui, c’est à peine si je rentre avec 15 000 F, les gens travaillent chez eux», regrette Martial, ancien gérant d’un cybercafé au quartier Bastos à Yaoundé.

Boom digital

L’avènement des Technologies de l’information et de la communication, des téléphones portables et tablettes au début des années 2000 a mis les activités des cybercafés à rude épreuve. Aussi le débit de la connexion Internet a-t-il largement augmenté. Selon l’Agence de régulation de la télécommunication (ART), le Cameroun comptait en 2014, plus de 17 millions d’abonnés aux téléphones portables, donc un nombre croissant de personnes ayant accès à une connexion Internet. Aujourd’hui, ces chiffres ont presque triplé. Ainsi, les usagers se connectent de plus en plus directement sur leur mobiles. Les quelques clients qui vont aux cybercafés c’est pour davantage imprimer, saisir, envoyer ou recevoir des documents.

Ces cybercafés qui tournent à plein régime

Dans un contexte du « tout mobile », il y a encore des tenanciers des cybercafés cafés qui n’ont pas fermé la porte ou transformé leur espace pour une autre activité beaucoup plus rentable. C’est le cas de Rose, gérante d’un cybercafé au quartier Mballa 2 à Yaoundé. « À notre niveau, le cybercafé se porte bien, malgré l’utilisation des téléphones androïdes. Chez nous, c’est beaucoup plus professionnel, les clients viennent dans le cadre des travaux de recherche. Nous recevons beaucoup de gens qui demandent à travailler. Nous ne nous plaignons pas des recettes » confie-t-elle. En plus, du cybercafé HD dont les prix varient entre 200 F et 16000 Fcfa, Rose a développé des activités connexes parmi lesquelles, l’impression, la saisie, le scanner, bref tout ce qui a trait au secrétariat bureautique.

Même si l’on observe un faible engouement pour les cybercafés, ils ne connaîtront peut-être pas le même sort que les téléphones fixes très peu utilisés aujourd’hui.

Dieudonné Zra (@zra_dieudonne)

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