Enseignement : Un métier en perte de vitesse?

Le constat s’impose de nos jours où cette profession, jadis magnifiée et sur laquelle bon nombre d’élèves jetaient leur devolu, est à la recherche de ses marques.

Si l’on s’en tient aux salles de classe bondées dans les écoles de formation d’instituteurs et autres écoles normales où la demande va plutôt croissante, on serait tenté de croire à un certain regain du prestige d’antan. Et pourtant, certains agissements sur le terrain témoignent de la perte d’engouement pour le métier de l’enseignement et plus encore, de la perte de crédit de l’enseignant lui-même.

Une profession jadis vénérée

“Le maître a dit…” La phrase adulée par les élèves, résumait en elle toute seule, le respect et même la peur que suscitait l’éducateur à ses apprenants. Lesquels le considéraient comme le modèle à suivre. Forts de cette sorte d’emprise positive du maître sur son élève, les parents eux-mêmes n’hésitaient pas à avoir recours à lui le cas échéant pour redresser leur progéniture, y compris sur des sujets extra-scolaires.
Le même respect de l’enseignant s’étendait alors sur la société entière où il occupait une véritable place de choix.
Malheureusement, le prestige de l’enseignement ainsi que le “culte” voué à l’enseignant ne sont plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Les données ayant changé au fil du temps.

Une autorité mise à mal

Le nouveau visage que présente l’enseignant aujourd’hui est tout autre. A en croire qu’il est descendu de son piédestal d’homme mythique pour se retrouver au simple niveau de camarade de classe de ses élèves. Les multiples faits divers liés au non respect de celui-ci allant jusqu’à l’atteinte de sa vie sont une preuve du changement de ce rapport sacré maître-élèves. Dans la société aussi, les seigneurs de la craie se fondent dans la masse et subissent souvent des humiliations de la part de certains qui devraient pourtant œuvrer à redorer leur blason.

Les raisons d’une chute

Et si l’enseignant était victime de ses propres turpitudes?
La question se pose au vu des agissements de certains qui se sont écartés de la norme en dévalorisant eux-mêmes leur propre métier. C’est ainsi que, pour des raisons diverses, certains désertent les salles de classe pendant de longues périodes sans se soucier du devenir de leurs élèves. D’autres encore sollicitent des nominations et autres affectations dans des bureaux auprès des entreprises privées ou parapubliques dans l’optique de ranger définitivement la craie.

Une responsabilité partagée

A en croire le Pr Barnabé Mballa Ze, les choses pourraient bien rentrer dans l’ordre sous certaines conditions.

Concernant l’enseignant lui-même, l’ancien directeur de l’École normale supérieure de Yaoundé, lui demande d’adopter l’excellence comportementale. L’encadreur est ainsi appelé à soigner sa mise et à assurer convenablement la préparation de ses cours. Autre préalable non négligeable, le professeur d’université chevronné conseille aux enseignants, de briller par une vie privée exemplaire et de prendre certaines distances avec les élèves. Ils devraient ainsi éviter par exemple de se compromettre en fréquentant les mêmes milieux que ceux-ci, surtout ceux à la moralité douteuse comme les bars et autres boîtes de nuit.

Quand aux pouvoirs publics, le Pr Barnabé Mballa Ze demande la revalorisation de la profession. Ceci en précisant que le statut de la fonction publique prévoit une kyrielle de mesures qui, une fois appliquées, sont de nature à motiver les enseignants. Il en est ainsi par exemple des lettres de félicitations et autres décorations.

Aline Nguini

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