Apparitions mariales de Nsimalen: sur la voie de l’authentification

Au Cameroun, certains chrétiens croient fermement aux présumées apparitions de la Mère du Christ à Nsimalen. Elles remontent à mai 1986.

 

 

Le lieu est aujourd’hui érigé en Sanctuaire Marial de la Paix, une destination de pèlerinage privilégiée pour les laïques et les chrétiens du Cameroun et d’ailleurs.

Récit  des faits

Tout commence le 13 mai 1986, vers treize heures dans cette localité située à dix-huit kilomètres de Yaoundé, plus précisément dans la cour d’une école tenue par la congrégation des Filles de Marie. Clémentine (12 ans), Adèle (12 ans), Marie-Pascaline (12 ans), Jean- Marie (13 ans), Godefroy (14 ans), Zacharie (17 ans) et Jacqueline Atangana (6 ans), sourde-muette de naissance. Cette dernière aurait alors aperçu l’apparition et aurait pour la première fois pu articuler un mot en disant « Maria ! » pour désigner l’objet de sa vision. Les autres qui apercevront une dame toute belle la qualifieront de « Mamy Wata ». C’est alors qu’ils se mirent à lancer des cailloux vers l’apparition qui se déplaça pour se retrouver plus loin dans l’espace entre les branches d’un arbre géant.

Des milliers de personnes se rendent alors sur les lieux. Certains affirmant effectivement voir la Vierge dans diverses positions. On parle également de miracles avec en premier lieu Jacqueline Atangana, sourde-muette de six ans qui parla pour la première fois et Pierre Zagna Mvondo, catéchiste aveugle de 41 ans qui aurait  recouvré la vue. Sans oublier la forêt qui, aux dires des témoins, se serait illuminée à plusieurs reprises.

Réactions des autorités religieuses

Mgr Jean Zoa, évêque de Yaoundé jusqu’en 1998, s’en tiendra aux conseils de prudence et de discrétion prônés par l’Eglise en pareille circonstance. Mgr Tonyé Bakot, deuxième successeur de Mgr Jean Zoa et promu archevêque de la capitale le 18 octobre 2003, publie dès le 30 mai 2004 un décret pour l’érection du culte marial dans la grotte de Nsimalen. Le « nouveau lieu de culte public » est alors « dédié à Notre- Dame ». Sans se prononcer sur le fonds, il formera une « commission d’enquête interdisciplinaire » pour mieux étudier « le phénomène de Nsimalen ». Cette commission est composée de sept membres : deux médecins, un sociologue, un psychologue, deux prêtres dont l’abbé Achille Baila Kye, ancien vicaire général.

Plus récemment, les autorités religieuses de l’église catholique romaine au Cameroun se sont réunies à Yaoundé le 09 mai 2022. Il était question de ficeler le dossier pour que l’authentification de l’apparition présumée de la Vierge Marie dans la localité de Nsimalen soit validée par le Saint Siège.

Entre temps, le « Phénomène de Nsimalen » est devenu « les apparitions présumées de Nsimalen ». Le concept de présomption voulant dire que « les autorités de l’Eglise ne nient point et ne confirment pas. Elles sont conscientes du sujet et de son importance et elles ont décidé d’en faire l’objet d’une étude approfondie afin qu’au terme de ces enquêtes, une conclusion digne de la prudence ecclésiale soit donnée.», affirmait alors, Mgr Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé.

« Apparition » de la Vierge à Nden

Des apparitions mariales, celles-là de moindre ampleur auraient également eu lieu dans la localité de Nden dans le Sud du pays. Madeleine Ongono, une chrétienne retraitée confie que cela s’est passé entre 7h et 8h du matin pendant qu’elle faisait la lessive. « Je me suis sentie envahie par une forte lumière» raconte-t-elle. Elle aurait levé les yeux au ciel et aurait vu la Vierge Marie «au milieu d’une immense lune».

En appui aux différents témoignages recueillis au Cameroun et dans certains pays comme le Rwanda, le Frère Louis Marie de Frileuze a commis un ouvrage intitulé: « Apparition » de la Vierge Marie au Cameroun. Une spiritualité pour notre temps. L’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga rassure les chrétiens depuis 2016 que la reconnaissance de l’Église suivra un jour, l’essentiel étant le lien personnel avec Dieu dans le Christ par l’intercession de la vierge Marie.

Aline Nguini et Dieudonné Zra (@zra_dieudonne)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.