En 6e sans Cep: seul le niveau compte

C’est le choix fait par bon nombre de parents après l’échec de leurs enfants au Certificat d’Etudes primaires (Cep).

Ceux-ci estiment que faire redoubler un enfant qui a eu l’entrée en 6e sans avoir été reçu au Cep revient à lui faire perdre une année dans son cursus scolaire.

Serge Yannick Ndouga, PLEG (professeur des lycées de l’enseignement secondaire général), doctorant de philosophie, nous aide à mieux appréhender la situation.

Est-il normal d’envoyer un enfant sans Cep en 6e?

S.Y.N: Il est tout à fait possible d’envoyer un enfant qui n’a pas eu son Certificat d’Études Primaires en 6e. Pour mieux comprendre la situation, il est important d’établir le distinguo entre le Cep qui est un examen qui sanctionne la fin du cycle primaire, et le concours d’entrée en 6e qui est justement un concours. La différence entre l’examen et le concours étant que l’examen confère un diplôme et le concours est une compétition.

Dès lors, l’enfant qui a réussi à son concours, naturellement, n’a plus sa place au cours moyen 2. Il doit aller en 6e, puisque son nom est déjà inscrit sur les listes et la hiérarchie administrative, au courant de son admission. Par ailleurs, la compétition, en ce qui concerne le concours étant rude, le succès du candidat démontre donc à suffisance que c’est un élève brillant.

Qu’en est-il des incidences?

S.Y.N: Aucune incidence, tout simplement parce que le Cep n’est pas un concours. Le plus important c’est le niveau. Tout le monde peut réussir à un examen, mais tout le monde ne peut pas réussir au concours parce que le nombre de places y est limité. Cependant c’est le contraire qui s’avère plus plausible, car un enfant qui a le Cep et qui rate son concours peut tout à fait reprendre le Cm2 pour mieux préparer son concours l’année suivante.

Le seul problème auquel il peut être confronté c’est qu’il aura un examen à refaire et qu’il va certainement passer avant la fin de son cursus secondaire. En plus, le Cep ne constitue pas une condition sine qua non pour présenter le BEPC, le probatoire ou le BAC, encore moins pour l’entrée à l’université. Mais pour des besoins de confort intellectuel et d’équilibre intellectuel, il est souhaitable que l’enfant obtienne ses diplômes à chaque fin de cycle. Il serait donc mieux qu’il ait les deux en même temps.

Le cas du BEPC et de l’entrée en 2nde

S.Y.N: Le même problème se pose en 3e avec l’entrée en 2nde et le BEPC qui sanctionne les études secondaires du premier cycle. les deux ne sont pas liés, une fois de plus, parce que l’examen a des principes et des critères qui n’ont rien à voir avec un concours ou avec une entrée en 2nde. Si un enfant n’a pas eu l’entrée en 2nde, cela veut dire qu’il n’a pas le niveau requis pour la classe de 2nde. L’examen c’est un résumé de l’année scolaire en 4 jours. Il est donc tout à fait possible qu’un enfant se concentre et qu’il réussisse. Mais capitaliser les points tout au long de l’année et aller en classe supérieure est souvent un peu plus difficile. Cela veut dire qu’un enfant qui a son entrée en 2nde sans BEPC peut aller sans problème en seconde.

C’est pourquoi, l’on distingue deux types de candidats libres: les candidats libres scolarisés, qui sont dans le même lycée en 2nde ou en 1ere sans Bepc et qui composent pour le compte de l’établissement, et les candidats libres qui viennent d’ailleurs et qui ne sont plus des élèves.

Propos recueillis par Aline-Florence Nguini

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