Bilinguisme : apports des centres de formation
Ces lieux d’apprentissage se sont multipliés ces dernières années dans nos différentes villes au plus grand bonheur des amoureux des langues.
Ceux-ci y vont pour diverses raisons entre autres, le désir d’améliorer la pratique à l’oral ou à l’écrit de l’une de nos deux langues officielles, avoir une meilleure aisance dans leurs échanges quotidiens ou parfois, préparer une expatriation. Pour que les choses se déroulent selon les normes, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle(MINEFOP) veille au grain.
Différents types d’agréments
Ainsi pour ouvrir un centre linguistique ou un centre de formation professionnelle en général, le promoteur doit se soumettre à certaines exigences. Selon M. Séverin Edou, chef de service des Agréments, du Contrôle et de la diffusion au sein dudit ministère, le Minefop délivre dans le cadre de la formation professionnelle trois types d’agrément : l’agrément d’ouverture, l’agrément de renouvellement, et l’agrément d’extension pour ceux qui souhaitent ajouter d’autres spécificités après l’obtention de l’agrément.
Composition du dossier
Pour chaque type d’agrément, des pièces à fournir se composent en général de :
Sur le plan personnel
Il est demandé au promoteur, l’extrait de casier judiciaire et une copie d’acte de naissance, puis pour le chef de centre, une copie certifiée du diplôme le plus élevé. Par ailleurs, une liste des formateurs par spécialité et leurs diplômes et CV est également requise.
Sur le plan pédagogique
-Les programmes de formation pour chaque spécialité;
-Les plateaux techniques;
-Un cadre pour l’apprentissage avec des infrastructures et des équipements connexes comme les tableaux, les tables et autres.
Un suivi permanent
Cependant, M. Séverin Edou souligne qu’un promoteur qui a l’agrément n’est pas totalement libre de faire ce qu’il veut puisqu’il existe des inspections pré ou post-agrément. Question de voir si les informations données sont exactes et suivies à la lettre. « le suivi va même jusqu’à vérifier si vous avez présenté les candidats aux examens », mentionne-t-il.
Un travail de terrain satisfaisant
Toutefois, pour le chef de service des Agréments, du Contrôle et de la diffusion du Minefop, en dehors de quelques brebis galeuses, « on arrive toujours à sensibiliser et puis les gens se conforment ». C’est le cas notamment de ce centre de formation linguistique du lieu-dit « Ecole de police » à Yaoundé où l’on affirme que : « Nos intervenants et coachs anglophones et francophones, sont des spécialistes de la formation linguistique en milieu professionnel ». Lesquels dispensent des cours selon des programmes bien arrêtés du lundi au vendredi de 08h à 20h. Pour cette formation professionnelle et certifiante, le promoteur assure suivre la norme en matière de formation et être en bon terme avec le ministère de tutelle.
Des sanctions prévues par la loi
Pour ceux des promoteurs qui évoluent en marge de la légalité des sanctions sont prévues par la loi N°2018/010 du 11 juillet 2018 régissant la formation professionnelle au Cameroun. Celle-ci stipule notamment en son article 50(1) que « Tout manquement constaté dans l’application de la législation et de la réglementation par les structures privées de formation professionnelle est sanctionné, soit par la fermeture totale ou partielle de l’établissement, à titre temporaire ou définitif ».
Des situations plutôt rares si l’on en croit Séverin Edou qui affirme qu’aujourd’hui, les apprenants mêmes sont éveillés et cherchent à savoir si le centre est agréé, puis suivent leur parcours de formation jusqu’à l’obtention du diplôme.
Aline-Florence Nguini