Gouvernance budgétaire : les jeunes ont voix au chapitre

La problématique était au centre de la 3e conférence-débat organisée par le Centre Régional Africain pour le Développement Endogène et Communautaire (CRADEC) ce 16 février à Yaoundé.

Les échanges entre participants venus d’horizons divers: monde universitaire, secteur privé, administrations de la jeunesse, de l’emploi de l’économie et des finances, les CTD(Collectivités Territoriales Décentralisées), ont tourné autour du thème :« Place et rôle de la jeunesse dans la gouvernance budgétaire au Cameroun dans un contexte de crise de l’emploi ».

Besoins des jeunes

Pour Jean Mballa Mballa, directeur du Cradec le thème ainsi choisi rejoint le plan national tel que défini par les autorités gouvernementales. « Il s’agit pour nous d’interpeller les jeunes pour qu’ils s’impliquent dans la gouvernance budgétaire. Cela signifie que nulle activité ne peut se réaliser si elle n’est dans le cadre de la loi de finances votée par le gouvernement », précise-t-il.

Dans ce sens, le directeur du Cradec explique qu’il y a un lien entre l’emploi des jeunes et la politique nationale de l’emploi ou alors du travail inscrite dans la politique gouvernementale à travers les lois de finances successives. Pour lui, les jeunes doivent se prendre en main et sont amenés à questionner la politique budgétaire qui est mise en place, car celle-ci devrait intégrer leurs besoins.

L’apport du CNJC

Intervenant pour la circonstance, Dave Mamenene, secrétaire général adjoint du Conseil national de la jeunesse au Cameroun (CNJC), indique que cet organe qui est la plateforme faîtière des organisations de jeunesse au Cameroun est impliqué à plusieurs niveaux dans l’accompagnement de la jeunesse. Davantage, précise-t-il, dans l’élaboration des politiques publiques budgétaires.

C’est ainsi qu’il relève que dans le cadre du parlement jeunes, des députés juniors essayent de poser des questions aux membres du gouvernement pour savoir quelles sont les politiques publiques mises en œuvre dans les domaines aussi variés que la santé, l’agriculture ou l’emploi. Il ajoute dans ce sens que depuis quelques années également, les conseillers municipaux jeunes participent de la politique de décentralisation dans la mesure où ils sont régulièrement interpellés pour donner leur point de vue quant à l’élaboration des politiques publiques.

Les jeunes, acteurs de gouvernance budgétaire

À côté de cet accompagnement des pouvoirs publics, les jeunes sont aussi appelés à se prendre en main. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à intégrer le monde de l’entrepreneuriat, comme le jeune Panny Djeukoua, promoteur d’une plateforme qui promeut l’information concernant les jeunes en matière de concours, d’opportunités d’emplois et de bourses. Il confie ainsi, en ce qui concerne les concours au Cameroun, que « nous informons les jeunes au quotidien des opportunités d’emplois. Pour cela, nous contactons les entreprises afin d’avoir les offres d’emploi que nous proposons sur nos plateformes ».

Des exemples et bien d’autres qui prouvent que les jeunes s’arriment progressivement aux enjeux et défis de la gouvernance budgétaire dans le contexte de la crise de l’emploi.

Aline-Florence Nguini