Ramadan2023: à la recherche du croissant lunaire
Les fidèles musulmans sont appelés à cet effet à scruter la lune devant déterminer le début de ce mois de privation qui devrait commencer le 22 ou le 23 mars 2023 d’après certaines projections.
Mais qu’entend-on véritablement par « scruter la lune », Cheikh Moustapha Nouredine Nsangou Sine, l’Imam principal de la Mosquée centrale numéro 2 de Yaoundé a bien voulu éclairer notre lanterne à ce sujet.
Scruter la lune: qui peut se livrer à l’exercice?
Selon ce dignitaire musulman, « Scruter la lune » veut dire attendre le coucher du soleil et observer le ciel pour voir si on peut y apercevoir le croissant lunaire annonçant le mois de ramadan. Un exercice ouvert à tout fidèle, surtout lorsque celui-ci a atteint la puberté et plus encore, quand il est connu pour son honnêteté, sa véracité, sa probité et sa bonne moralité dans la société.
Il faut cependant qu’au moins deux musulmans scrutent le ciel et affirment avoir aperçu le croissant lunaire. Même si ce n’est pas à eux de déclarer le début de ramadan. Selon ce serviteur d’Allah, ceux-ci doivent aller rencontrer un dignitaire religieux. Il peut s’agir d’un imam ou d’un chef traditionnel. Ce dernier reconnaissant leur bonne moralité pourra, sur la base de leur témoignage, déclarer le début de ramadan.
Cela dit, pour Cheikh Moustapha Nouredine Nsangou Sine, « Nous avons la chance au Cameroun d’avoir une commission nationale du croissant lunaire. C’est cette commission qui prend sur elle de déployer sur le terrain les gens qui vont scruter la lune et rapporter l’information au sein de la Commission ». C’est donc cet organe qui, à son tour, va analyser cette information et pourra déclarer le début de mois du ramadan.
Le principe du ramadan
Selon l’Imam principal de la Mosquée centrale numéro 2 de Yaoundé, le jeûne en Islam c’est se priver de, s’abstenir de. « Ça veut dire que dans le jeûne, on se prive de la boisson, de la nourriture, on s’abstient également des relations charnelles durant un laps de temps de la journée comprise entre l’aube et le coucher du soleil », explique-t-il. L’objectif pour lequel l’on observe ce jeûne de 29 ou 30 jours, à son avis, est l’atteinte de la piété ou de la crainte révérencielle. Celle-ci étant considérée comme le summum de l’excellence pour ce qui est de la dimension spirituelle de l’homme.
Seulement, ajoute-t-il, « Lorsque vous avez atteint ce niveau de piété grâce au jeûne, il faudra que cela déteigne également sur, non seulement votre vie au quotidien après le ramadan, mais il faudra également que vous puissiez partager cela avec votre famille ou votre environnement immédiat et même la société dans laquelle vous vivez ».
Une façon de dire que la crainte d’Allah ainsi acquise doit être cet anneau manquant ou bien cet ingrédient spirituel que vous allez mettre dans tout ce que vous faites dans la vie.
Aline-Florence Nguini