Affaire Baba Danpullo ou la xénophobie dans les affaires
La situation vécue par le Camerounais Baba Danpullo est un pur scandale de xénophobie et de violation du droit des affaires. Le Cameroun ne négligera aucune voie de recours pour réaffirmer son soutien à l’homme d’affaires.
Baba Danpullo est considéré depuis une dizaine d’années comme l’homme le plus riche d’Afrique noire francophone.
Sa fortune est évaluée à plus de 550 milliards de fcfa. Une fortune bâtie année après année à la sueur de son front. Du petit camionneur qu’il fut au début de sa trajectoire, il s’est investi dans le commerce puis l’import-export, l’agro-alimentaire, les médias, la téléphonie mobile, l’élevage, le transport, l’immobilier et même l’exploitation minière. Il constitue aujourd’hui une référence, un exemple de réussite, une fierté pour l’Afrique et son Cameroun natal. Ses affaires ont pignon sur rue dans des pays tels que la France, la Suisse, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Une partie importante de ses investissements se trouve justement localisée dans le pays de Nelson Mandela.
À titre d’exemple, Baba Danpullo possède l’un des trois plus grands immeubles du pays, un géant de trente deux étages localisé à Johannesburg. Pour une dette de 22 milliards de Fcfa contractée auprès d’une banque sud-africaine, les biens de Baba Danpullo ont été bradés de façon éhontée. La vérité de l’histoire, c’est que le processus de remboursement de ses dettes avait été quelque peu freiné par la crise sanitaire des années 2019 et 2020. Pas de quoi perturber outre mesure le déroulement des choses jusqu’à ce que la banque sud-africaine change de direction et que son nouvel exécutif se mette à se comporter comme des tueurs à gages décidés à en finir avec les investissements de Baba Danpullo en Afrique du Sud, soit une assiette de 300 milliards de francs CFA. Pas besoin d’être un génie de mathématiques pour évaluer le fossé existant entre 22 et 300 milliards. Il y a forcément de l’abus. La justice sud-africaine saisie, a brillé par sa fourberie et sa duplicité.
De renvoi en renvoi, elle a pris le temps nécessaire pour voir saccager les biens immobiliers de Baba Danpullo. L’Union Africaine a tenté une médiation mais en vain. Le Cameroun a dépêché une mission de haut niveau instruite par le Chef de l’Etat en personne, pour essayer de faire entendre raison à la partie sudafricaine mais la mission a essuyé un traitement pour dire le moins inélégant et inamical au prétexte hypocrite de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire. Les faits en présence démontrent pourtant à suffisance que cette affaire déborde largement le cadre de la justice pour mettre clairement en évidence la xénophobie si caractéristique d’une certaine classe sudafricaine ces dernières années. La réussite de Baba Danpullo les dérange. Qui est-il donc ce Camerounais donnant chaque jour des leçons de prospérité dans les affaires dans un pays bourré de complexe et de préjugés ?
Si Danpullo avait été un blanc d’Afrique du Sud ou d’ailleurs, jamais il n’aurait subi une telle injustice. Cette affaire est un scandale que le Cameroun dénonce sans retenue. L’image que donne à travers elle l’Afrique du Sud est honteuse, le pays de Nelson Mandela mérite mieux que ce complot grossier ourdi contre notre compatriote. Mais, qu’il soit bien clair, que le Cameroun ne lésinera sur aucun moyen de droit pour continuer à apporter à Baba Danpullo tout le soutien qui lui est dû ceci n’est pas une simple figure de style c’est un avertissement à qui de droit.
François Marc Modzom