Les routes de Yaoundé, quel calvaire !

Les routes de la capitale Yaoundé sont dans un état de délabrement avancé, ce qui pose de graves problèmes aux usagers et riverains.

Quartier Emombo dans l’arrondissement de Yaoundé IV est l’illustration de cette situation à laquelle font face de nombreux usagers et riverains de plusieurs artères de la cité capitale.

Pour rallier le carrefour Emombo 2e à partir du 1er carrefour Emombo, il faut s’armer de patience. Même cas de figure pour la bretelle 2e carrefour Emombo-montée Essomba. Les nombreux citoyens empruntent ces tronçons de moins d’un km chacun pourtant, en font l’amère expérience chaque jour et pis encore, en saison pluvieuse comme c’est le cas en ce moment. Ici, le bitume est un lointain souvenir. Place à une route en terre, elle-même suffisamment détériorée dont les énormes crevasses sont la cause des nombreux embouteillages.

Calvaire des  automobilistes

Les automobilistes, soucieux de préserver leurs véhicules se trouvent obligés d’aller au rythme de la tortue. Des précautions qui n’empêchent cependant pas des dégâts décriés de part et d’autre. Un chauffeur de taxi confie que « c’est trop, la route est impraticable. Ça cause trop de dégâts sur les voitures. Moi par exemple, je suis au garage presque chaque semaine. Tantôt c’est le pont, tantôt le pare-choc de la voiture qui s’arrache ou tout simplement les amortisseurs qu’il faut changer».

Chez les conducteurs de motos, la situation n’est guère reluisante, surtout lorsqu’il pleut relève Achille, l’un d’eux. « Ça dérange quand il pleut parce que l’eau remplit les trous et ça nous salit nous-mêmes et nos clients. Ce qui fait qu’après la pluie, les clients refusent de prendre la moto de peur de se faire éclabousser et nous sommes perdants parce que nous ne faisons plus assez de recettes. En temps normal, je porte au moins deux clients mais il y a des moments où je suis obligé de prendre un seul client », explique-t’il.

Des activités en berne

De leur côté, les commerçants installés aux abords de ces routes affirment que leurs chiffres d’affaires ont drastiquement chuté. C’est le cas de Claudia : « à cause ce cet état de la chaussée nos activités ne marchent plus. Ça ne va pas», confie-t-elle avant de continuer: « la poussière c’est grave parce qu’il faut aller nettoyer la marchandise après chaque 30 minutes et c’est pas évident quand on sait qu’il s’agit de la nourriture. On avale la poussière qui nous rend malade. On est tout le temps grippé ou enrhumé ».

Or cette commerçante située à la montée Essomba affirme que « quand la route était bonne, les clients se garaient ici pour nous faire la recette mais depuis plus d’un an que la route est dans cet état, nous n’avons plus de clients. Moi-même je possède une voiture mais je suis obligée de la laisser à la maison pour emprunter une moto pour arriver au travail. A la fin du mois, on cherche plutôt l’argent ailleurs pour venir payer le bailleur », dit-elle découragée.

Un défaut de véhicules ici qui pénalise aussi les piétons. « C’est pas facile de nous rendre au travail ou de rentrer à la maison le soir. Les taxis sont rares et même les motos, on paye plus cher », assure un riverain qui renchérit:«On ne peut même pas être pressé avec un malade et passer par ici. La moto même a des problèmes, même à pied on est bousculé comme des mouches sur les espaces réduits qui tiennent lieu de trottoir».

Les mesures du gouvernement

Une situation préoccupante qui a fait l’objet d’une réunion de crise interministérielle tenue le 26 octobre 2023. Après avoir fait le constat que : « les infrastructures routières dans certains quartiers de la ville de Yaoundé sont dans un état de décrépitude avancée, qui ne sied pas au rayonnement que l’on est en droit d’attendre de la capitale de notre pays », le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a instruit la réhabilitation urgente des routes existantes par la Communauté urbaine, et le traitement des nouvelles voies créées par les communes d’arrondissement, du fait de l’agrandissement de la ville.

Ceci, en attendant la mobilisation des fonds nécessaires pour les routes qui demandent des travaux lourds.

Aline-Florence Nguini

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